Organisé par l’Institut Français du Congo en collaboration avec Écurie Bassa, le festival a rassemblé des artistes locaux et internationaux pendant deux jours, suscitant l’espoir d’une renaissance culturelle.
La première édition du festival Mboté Jazz s’est déroulée du 21 au 22 novembre à l’Institut Français du Congo-Brazzaville, marquant une initiative ambitieuse pour redynamiser la scène jazzistique dans le pays. Cet événement a proposé deux soirées mettant à l’honneur des groupes congolais et internationaux, dont Écurie Bassa, Kinjazza, Oupta et Soba Blues.

Pour de nombreux acteurs culturels, ce festival représente bien plus qu’un simple événement ; il incarne un renouveau. « C’est la première édition et il faut dire que c’est un réveil », a confié Emile Biayenda du groupe Soba Blues. « Le festival a déjà existé sous plusieurs appellations […] mais là, il y a un dynamisme autour des jeunes, l’Ecurie Bassa et plein d’autres acteurs de la ville, avec le soutien de l’Institut Français pour susciter ce festival de Jazz ».
Un sentiment partagé par Honoré MULONDA, directeur du symposium et du Musée Panafricain de Musique du Fespam, qui a rappelé les liens historiques profonds unissant le Congo à cette musique. « Avec l’esclavage, plusieurs Africains sont allés aux Amériques et là-bas, ils n’ont pas oublié l’Afrique […] c’est pour cela qu’est née la place du Congo où tous les dimanches après-midi ils allaient se recréer et jouer les musiques de leur devoir respectif », a-t-il expliqué, se disant heureux de voir un festival raviver « les flammes qui autrefois étaient bien ardentes ».

L’organisation et l’ambiance du festival ont été unanimement saluées par les participants. La jazzwoman Oupta s’est confiée au Directeur Général de Culture Congo, Masand Mafuta, en ces termes : « C’était bien organisé, c’était une réussite, c’était un bon moment artistique et humain. Ça permet aux gens de s’exprimer et ça permet également de recevoir d’autres artistes venus d’ailleurs, notamment de Kinshasa , de la France et d’ailleurs ».
Pour Bénédicte kodia, du service de communication de l’Institut Français du Congo-Brazzaville, cet événement s’inscrit dans une tradition. « Ce festival, c’est pour se remémorer les anciens festivals qui avaient eu lieu ici […] c’est pour faire savoir que ceux qui font le jazz ont aussi leur place dans cette célébration de la culture que nous faisons à l’Institut Français ».
Interrogé sur la pérennisation de Mboté Jazz, le président de l’Association Écurie Bassa, co-organisateur, a fait preuve d’un optimisme mesuré, mais déterminé. Il a comparé cette première édition à « le sentiment d’une mère après avoir supporté une grossesse pendant neuf mois […] le jour de l’accouchement est toujours un sentiment de satisfaction ».
Quant à l’avenir, il a déclaré : « Je ne suis pas Dieu pour connaître le futur, mais […] je dirais que oui, ça sera pérennisé. Nous allons continuer parce qu’un projet survit et va avec la détermination du porteur du projet. On n’en touchera d’une souris, mais c’est un premier pas qu’on vient de lancer pour une longue marche. »
Porté par cette volonté collective et salué pour sa qualité, le festival Mboté Jazz a posé une première pierre solide dans le paysage culturel congolais, laissant présager un avenir prometteur pour le jazz à Brazzaville.
Franklin MIGABO
