C’est à la plage du Peuple que Goma a posé ses valises culturelles. Du 10 au 13 octobre, la ville a accueilli le Festival Social du Kivu, un événement qui se tenait pour la première fois.
Plus de quarante musiciens, danseurs et influenceurs de la région du Kivu s’étaient donnés rendez-vous, sous la bannière simple mais éloquente d’« artisans de la paix » : le Kivu se raconte autrement.
Dans une région marquée par les cicatrices des conflits depuis trop longtemps, une telle initiative respirait un air frais. Le festival avait pour ambition d’offrir aux Gomatraciens un moment d’oubli, où la joie pouvait s’installer sans culpabilité. La scène, dressée face au lac, s’est transformée en un véritable confessionnal musical.
Les premiers noms de l’affiche ont su enflammer les foules. Bargoss, figure montante de la scène de Goma, a livré une prestation remarquée lors de la soirée de clôture.
Autour de lui, une kyrielle d’artistes, dont Afande Ready, Sisco Raggar, Stino Lançart et Lameck Mwalimu, ont apporté leur pierre à l’édifice. Quant à Ira Irene, elle a suspendu le temps avec sa voix de cristal et puissante.
Première édition oblige, les débuts ont été chaotiques : retards, défaillances techniques, problèmes sonores… Le festival a bégayé ses premiers pas. Mais l’équipe derrière le projet a tenu bon. Dès le lendemain, les choses se sont améliorées. Les projecteurs se sont allumés correctement, et les artistes ont trouvé leurs marques.
Ce qui rendait le FESKI particulier, c’est son refus de se cantonner à la musique. TikTokeurs et humoristes ont enrichi la programmation. Les récits circulaient sur scène comme autant de braises ravivées.
Résilience, amour et espoir d’une paix durable : voilà ce que l’on entendait dans la salle. Le public était présent, nombreux et attentif, prêt à absorber chaque parole, chaque note.
Preuve, s’il en était besoin, que l’art peut ébranler les certitudes et changer les regards.
Azga SHACHIKERE