Les Musées Universitaires de Kinshasa (MUK) initient un dialogue essentiel sur la préservation et l’identité culturelle, en collaboration avec l’Université de Liège (ULiège), l’École des Arts Saint-Luc (EAS) et Culture Congo. Cette double activité, qui s’inscrit dans le cadre du projet PICCO (Patrimoine, Identité Culturelle et Conservation), financé par Wallonie Bruxelles Internationale, se déroule sur deux jours, soit les 3 et 4 novembre 2025.
Le coup d’envoi sera donné ce lundi 3 novembre avec une conférence inédite au Groupe Scolaire du Mont-Amba. L’initiative marque une démarche novatrice des institutions muséales, symbolisée par les thèmes percutants : « Nous avons des lacunes ! Les musées hors les murs ! »

Cette approche vise à aborder de front les défis de l’accessibilité et de l’adéquation des musées à la société actuelle. Fait notable, ce sont les élèves du Groupe Scolaire du Mont-Amba qui tiendront le rôle d’intervenants, plaçant ainsi la jeune génération au centre de la réflexion sur son propre héritage. L’objectif est de susciter chez les futurs citoyens un sentiment d’appartenance et de responsabilité envers le patrimoine national.
Le programme se poursuivra le mardi 4 novembre par un atelier de haute importance sur la restauration et la conservation du patrimoine culturel. La session explorera une thématique aussi capitale qu’originale : « Les vocabulaires féminins en langues nationales ou dialectes locaux, synonymes de réparation ou détérioration. »
L’atelier mettra en lumière le rôle des expressions linguistiques locales, souvent liées aux pratiques féminines, dans la description et la compréhension des processus d’altération ou de remise en état des objets patrimoniaux.
Deux expertes de renom animeront cette rencontre : Professeure Muriel Verbeck de l’École des Arts Saint-Luc (EAS) et Professeure Joséphine Cishala de l’Université de Kinshasa (UNIKIN).
Leur expertise croisée promet un éclairage scientifique et culturel sur la manière dont les langues véhiculent et préservent la mémoire des techniques de conservation traditionnelles.
Ce projet, soutenu par la coopération internationale, témoigne de la volonté des acteurs universitaires et artistiques de Kinshasa et de Liège de dynamiser la gestion du patrimoine congolais, en misant sur l’éducation et la transmission intergénérationnelle.
D’autres activités de même genre se poursuivront tout au long de la semaine à l’Institut des Musées Nationaux du Congo et au centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa.
Franklin Migabo
