L’espace Bilembo accueille depuis le 08 avril 2016, une exposition sur la détention préventive.
Photographies de Rosalie Colfs
En Rd Congo, la majorité des personnes Placées en détention préventive ne Comparaissent pas devant un juge dans les délais prévus par la loi et n’ont pas d’avocat.
Leur situation pénitentiaire est aussi extrêmement difficile, en raison d’une surpopulation carcérale élevée et de la faiblesse des services de Base (alimentation et santé). Les détenus sont laissés parfois pendant plusieurs années sans qu’aucun juge ne statue sur leur sort et ils n’ont pas accès a l’appui judiciaire qui leur permettrait de faire valoir leurs droits. Entre mai 2014 et mars 2016, ASF, en partenariat avec les barreaux de l’ouest de la RDC, a pu assister 2779 détenus en phase préventive.
Il nous a paru évident que, pour pouvoir mettre des visages sur des chiffres, il nous fallait aller a la rencontre des premières personnes concernées, les détenus eux-mêmes. Afin d’ajouter la parole a l’image, des témoignages ont été recueillis. Ceux-ci nous permettent de partager des histoires de vie, souvent très poignantes, tout en respectant la dignité de chaque individu.
A travers cette exposition, ASF espère éveiller une prise de conscience. Pour les acteurs de la justice congolaise, nous espérons que ces témoignages rappelleront la réalité des hommes, des femmes et des enfants derrière chaque décision de justice.
Pour la communauté internationale, nous souhaitons que celle-ci poursuive son soutien au renforcement de la justice en Rd Congo.
Afin que plus jamais, un détenu ne puisse dire “jusque maintenant, je me pose la question. Est-ce qu’en prison il existe un droit pour les prisonniers ?”
Selon le représentant du ministre lors de l’ouverture de l’expo, il a évoqué les problèmes très préoccupants sur la surpopulation, de la détention préventive où beaucoup des détenus ne retrouvent pas la qualités de leurs conditions incarcérales dans les prisons de notre pays. Il a aussi notifié en ce qui est de la surpopulation, que, nos prisons, ont été construit avant l’indépendance. Et il y a un projet en vue pour la construction d’un nouvel édifice pour les prisonniers.
Et d’après Rosalie Colfs, il a remercie ces personnes qui ont étés détenues et qui ont eu le courage de donner leurs témoignages pour cette exposition.
Un des témoignages
AIME
50 jours d’angoisse
Ils n’ont pas voulu me soigner, en disant que ce n’était pas à eux à me prendre en charge.
ils refusaient que je prenne ma canne dont j’ai besoin pour me déplacer. J’ai été obligé de payer pour ne pas faire les travaux forcés.
En prison, une jeune femme de l’âge de ma fille m’a demandé d’avoir des rapports homosexuels avec elle. Elles demandent de faire des choses horribles pour pouvoir avoir des choses à manger.
Maintenant, je suis en liberté provisoire. Je n’ai plus de valeur dans le quartier, je suis dénigrée. Depuis que je suis sortie de prison, j’ai peur. peur que l’on me suive, que l’on me prenne de force.
Je suis traumatisée.