La slameuse congolaise, Do Nsoseme Dora a, mardi 14 février 2023, lancé sur la discographie un nouveau single titré « Traces », un slam bien ficelé qui est disponible sur toutes les plateformes digitales.
Ce slam fait partie de son prochain album intitulé « J’attends », un opus qui sortira à la deuxième moitié de l’année 2023. Elle s’est livrée à la rédaction de Culture Congo, pour nous faire part de sa motivation qui a abouti à la réalisation de ce morceau et ses perspectives pour cette année. Nous vous passons l’ascenseur afin de pouvoir vous imprégner de la pertinence de cet entretien dans les lignes qui suivent.
Culture Congo : Pourquoi le titre “traces” ? À quoi faites-vous allusion ?
Do Nsoseme : Il est vrai que ce n’est pas toujours facile de choisir le titre d’une œuvre, que ce soit du slam, de la poésie ou juste une chanson… Mais, lorsque j’ai couché les premiers vers de ce texte sur papier, il était déjà clair pour moi que ce texte devait s’intituler « Traces » puisqu’il parle bien des traces que l’amour laisse après son passage. C’était donc évident pour moi de le garder simple mais aussi percutant.
CC : Quel est le message clef que vous véhiculez dans ce morceau ?
DN : Ce slam parle d’amour, ou du moins de ce qui reste après son passage. Il s’agit donc de regarder l’amour d’un autre point de vue. Lorsque l’amour arrive à sa fin, suite à une rupture bouleversante, il laisse des traces, partout ! et ce slam est le cri, non d’une femme contrite, mais d’un cœur amoureux qui exprime sa peine d’avoir perdu son amour.
CC : Quelle leçon morale peut-on tirer de votre slam ?
DN : La démarche ici n’est pas de faire la morale à qui que ce soit, mais de partager une histoire à laquelle chacun peut ou ne pas se connecter. L’idée est donc d’amener le public à se regarder dans le miroir, à se connecter au personnage de l’histoire contée par le slam et à interroger son expérience face à la rupture. Certaines personnes m’ont dit qu’elles se reconnaissaient à travers ce texte. Je crois que l’amour parle à tous, c’est l’essentiel.
CC : Par quoi avez-vous été inspirée pour réaliser un tel slam ?
DN : Il y a une part de moi dans ce slam, mais aussi une part de plusieurs personnes qui m’entourent. Une des qualités importantes d’un artiste, c’est l’observation. Ce slam transcrit donc mon observation de comment se vit la rupture amoureuse autour de moi.
CC : Quel sentiment vous anime-t-il après la sortie de votre slam ?
DN : Je suis heureuse que « Traces » soit enfin sorti. Le premier brouillon a été couché sur papier en 2018, et la version qui est sorti est celle finalisée en 2021. C’est comme un enfant qui est enfin prêt à être montré au monde, vous voyez ? Je suis heureuse.
CC : De quel projet fait partie ce slam ?
DN : « Traces » fait partie de mon projet d’album qui verra le jour à la deuxième moitié de 2023. Il reste encore beaucoup à faire, mais mon équipe et moi tenons à lancer « J’attends », mon album, cette année.
CC : Comment comptez vulgariser votre message dans un pays où la rumba et autres variétés prennent le dessus ?
DN : Je suis très heureuse d’être la fille de ce pays qui a une richesse musicale immense. Je ne sais pas si vous avez remarqué que « Traces » est slamé sur une belle mélodie de Rumba composée par un des artistes que j’apprécie, Fred Kabeya. L’idée est donc de ne pas renier cet héritage, mais de composer avec de temps en temps pour voir comment également se faire une place.
CC : Avez-vous ciblé un public ? Ou est-ce destiné à toutes les couches de la population ?
DN : Traces est destinée à tous ! Il est vrai que la langue peut parfois restreindre le public mais la musique est un langage universel. Si certains ne comprennent pas les mots, ils comprennent l’esprit de la mélodie qui accompagne mon texte.
CC : Parlez brièvement de vos réalisations de 2022 ?
DN : 2022 était une très belle année, j’ai donné un concert solo à la grande Halle de l’Institut Français de Kinshasa où plus de 500 personnes ont répondu présent. À l’international, j’ai participé au Festival Corps de Textes à Liège en Belgique et à une tournée en Autriche avec le poète Fiston Mwanza Mujila. J’ai slamé plus de 20 fois lors de diverses activités. J’espère que 2023 sera bien meilleur.
CC : Quelles sont vos perspectives pour l’année 2023 ?
DN : Plus de concerts grand public, mon premier album, et je reste ouverte à ce que la vie me réserve. L’homme propose, Dieu dispose. J’attends donc voir ce qu’il va se passer.
N’hésitez pas de faire un tour sur la chaine youtube de l’artiste, afin de découvrir ce slam bien rythmé avec des mots percutants et une bonne musicalité. Bonne Evasion !
Propos recueillis par Masand Mafuta