Dans la soirée du jeudi 23 octobre 2025, l’Institut des Beaux-Arts de Lubumbashi a été le centre d’une rencontre artistique très enrichissante. Le vernissage officiel du projet “Hangar” s’est présenté tel un miroir qui transcende les générations afin de revivre l’art moderne et ses œuvres.
Le Hangar, dans sa réactivation contemporaine, devient un geste collectif, une mémoire en mouvement. À Lubumbashi, ce lieu résonne d’histoires retraçant l’époque de l’ouverture d’un atelier populaire, sanctuaire de liberté picturale où Pilipili Mulongoy, Mwenze Kibwanga, Bela Sara et tant d’autres esquissaient les premières lignes de l’art moderne congolais.

Aujourd’hui, “Hangar” n’est pas une simple exposition, mais un nouveau souffle porté par des générations d’artistes, dont celle des artistes du Master’Art Studio, conteurs de matière et de silence. C’est une occasion pour Olivier Fall, Hervé Kafund, Didier Besongo et leurs complices de dialoguer avec le cuivre recyclé, le textile ancestral et le plastique transformé.
“Un pas, ce n’est pas seulement rester sur une chaise, mais aussi aller vers les autres pour pouvoir apprendre encore plus.” C’est par ces mots de la sœur Catherine, Directrice de l’Institut des Beaux-Arts de Lubumbashi, que l’exposition INSTA-PERF-EXPO “Hangar” a débuté, suivie d’un mot prononcé par Thomas de Douhet, directeur de l’Institut français de Lubumbashi, et Olivier Fall, coordonnateur de Hangar.

“Le Hangar transformé en exposition immersive a non seulement retracé ceux qui se sont débattus pour construire l’art visuel moderne, mais aussi, l’objectif est de faire renaître l’art à Lubumbashi,” a rappelé Olivier Fall. Ainsi, l’événement a inclus la participation du public, qui a placé des autocollants marquant l’ouverture de cette exposition avec les noms des anciens élèves des Beaux-Arts.
La mise en lumière des œuvres des générations passées était au cœur de cette rencontre. Entre les murs de l’Institut des Beaux-Arts de Lubumbashi, chaque acte posé est une réinvention qui incarne la transmission vivante de l’art visuel. Le vernissage INSTA-PERF-EXPO “Hangar” inaugure un cycle de création partagée : projections, performances, ateliers publics et débats ouverts.

Curieux, attentifs et participatifs, les élèves de l’Institut des Beaux-Arts de Lubumbashi ont appris à voir autrement, à écouter les silences des matières, à sentir les battements de l’histoire, et à interpréter la nature selon leur propre perception. Ils s’engagent donc comme futurs passeurs de mémoire, futurs conteurs de matière.
“Je m’inspire souvent de mon vécu et de mon histoire d’enfance. À travers mes œuvres, je prône la protection des valeurs matrimoniales. Je fais de mon inspiration un livre qui exploite la fragilité de la vie, en mettant en exergue la valeur des enfants qui subissent souvent le vide laissé par les erreurs de leurs parents. Et c’est à partir du recyclage,” explique Nouna, jeune artiste visuel et élève de l’Académie des Beaux-Arts.

En réalisant le projet “Hangar”, Master Art Studio, soutenu par EUNIC, en partenariat avec l’Institut des Beaux-Arts, Picha, Waza, Harmony Factory, l’Institut Français, la fondation Mounes et d’autres partenaires, affirme son rôle de matrice culturelle. “Hangar” est donc une invitation à penser l’art comme un acte vivant, un lien entre les générations, un souffle qui repense l’histoire artistique lushoise, disponible jusqu’au 15 novembre à l’Institut des Beaux-Arts.
Cécile MULUMBA
