Ce mercredi 25 juin 2025, le Bureau Wallonie-Bruxelles de Lubumbashi présente des mots à travers un spectacle unique. L’artiste slameuse, réalisatrice congolaise et coordonnatrice du collectif Pouvoir Slam de Lubumbashi, MLD Slamareine, sera l’icône du jour et dévoilera sa touche artistique à travers son concept “Cauchemar”, portant un message poignant au public lushois contre les injustices sociales.
De son vrai nom Mutula Lydia Diallo, MLD Slamareine a commencé sa carrière poétique en 2014, à une époque où la poésie était perçue comme une discipline masculine dans son collège. Au milieu des hommes, elle a su affirmer sa place et a vu son nom grandir, collaborant avec le club scientifique GJLDI en 2016.

En 2020, elle découvre le slam et crée, avec six autres jeunes de la ville d’Uvira, le tout premier collectif de slam de la région. Ces jeunes passionnés ont réussi à positionner le slam à Uvira, en faisant une source d’inspiration pour d’autres jeunes, notamment les jeunes filles.
Grâce à son talent, MLD Slamareine a décroché des opportunités fascinantes, comme le programme d’incubation de redevabilité et de Cedej-GL en février 2021 avec son projet « Cœur qui parle ». En juillet de la même année, elle participe au programme « Film pour le changement » de Accountability Lab RDC avec le même projet.

Elle a également remporté plusieurs prix témoignant de son engagement artistique, tels que le prix du meilleur slameur à Uvira lors des BEST AWARDS UVIRA en 2022, le meilleur slameur 2023 chez PCK AWARDS, et sa nomination pour le Best Slammer Female au Kivu Awards en 2024. Elle a également remporté le premier prix du concours Hadisi du Festival Kidogo Kidogo de Lubumbashi.
Tout au long de sa carrière, MLD Slamareine est restée une fervente défenseuse de la paix. Elle a contribué à la lutte pour la redevabilité, la justice sociale et la cohabitation pacifique. Cette année, elle revient avec une idée originale visant à éveiller les consciences et à dénoncer les méfaits de la société dans laquelle nous vivons.

“Cauchemar est né d’un slam que j’ai produit il y a trois ans. Ce thème aborde les violences, l’injustice et l’impunité à tous les niveaux sociaux. Ce spectacle parle des atrocités vécues et appelle à la responsabilité sociale et collective pour initier un changement, tout en étant une réponse aux défis quotidiens », a-t-elle déclaré.
À travers ce spectacle, MLD Slamareine utilise le slam pour dénoncer toute forme d’injustice subie par les individus dans une société influencée par le modernisme : “À travers le rythme de mes mots, je transmets des récits poignants qui touchent le cœur des gens, suscitant ainsi une prise de conscience. Le slam est un moyen de résistance, un cri d’espoir pour ceux qui aspirent à un monde meilleur.”
Accompagnée d’une équipe de confiance, MLD Slamareine est prête à éblouir le public lushois et marquer les esprits : “Le 25 juin, le public peut s’attendre à une expérience percutante. La direction artistique de Jenovic Mwanza en collaboration avec Lambick Meli à la scénographie, ainsi qu’une création musicale de Josaphat Baraka et Didi, accompagneront mon flow pour rendre l’événement exceptionnel. Ce sera surtout une occasion de vivre ensemble une réalité qui nous touche tous”, a souligné la double lauréate du prix du Best Slammer.
Pour MLD Slamareine, ce projet est non seulement une création significative dans le paysage artistique de la ville cuprifère, mais aussi un hommage à son ami et collaborateur, Lenfant Noir, tué par balle le 17 mai 2025, jour de la Journée de Libération.
En plus de ses projets personnels, elle a participé à plusieurs grands festivals du pays, comme le festival Amani à Goma en 2022, le Festival RAP SLAM à Bukavu en tant qu’ambassadrice de la paix, le Festival UMOJA, ainsi que le Festival Bya Ma Ngoma et au Café Jazz à Lubumbashi.
“Après avoir vécu Cauchemar, j’espère que le public prendra conscience de l’importance de s’opposer à l’injustice. Nous devons contribuer au changement en disant non aux mauvais actes de nos dirigeants, non seulement par des mots, mais aussi par nos actions. Il est crucial d’éduquer les dirigeants de demain. Sans une bonne éducation, notre monde risque de connaître des jours encore plus sombres”, a-t-elle conclu.
Cécile Mulumba