Un plaidoyer pour la reconnaissance des droits des veuves a été lancé au gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) par un élu d’une commune de Kinshasa, lors d’une journée de commémoration organisée samedi, en marge de la 15ᵉ édition de la Journée internationale des veuves, célébrée le 23 juin de chaque année.
« Après le décès de vos maris, nous remarquons que vous êtes souvent rejetées par diverses personnes. C’est pourquoi nous avons organisé cette journée pour plaider auprès de l’État congolais afin qu’il reconnaisse l’existence et les droits des veuves dans notre pays. C’est l’Organisation des Nations unies qui a instauré cette journée du 23 juin pour célébrer les femmes veuves à travers le monde, y compris celles de la République démocratique du Congo », a déclaré Diyabanza Mwananene, député provincial de Matete.

« Notre président de la République, Félix Tshisekedi, fils d’une veuve, a dédié le pays entre les mains de Dieu le 23 juin 2019, jour de la célébration des veuves. Il a choisi cette journée parce qu’il connaît la valeur des veuves. Nous avons mené ce combat à l’Est de notre pays depuis plus de 30 ans, et chaque jour, des femmes sont veuves et perdent leurs maris. Mais grâce à vos prières, nous observons un changement à l’Est de notre pays », a-t-il ajouté.
Axée sur le thème : « Je ne trahirai jamais la RDC, mon pays », cette commémoration vise à sensibiliser sur la situation de marginalisation et de discrimination vécue par les veuves à travers le monde et à promouvoir leurs droits et leur bien-être.

Présent à cette cérémonie, le bourgmestre de la commune de Makala, Kafelio Ngudia Kabongo, a remercié les veuves, affirmant que grâce à leurs prières, la guerre qui prévaut dans la partie est de la République tend vers sa fin effective.
« Grâce aux prières des veuves, cette guerre tend effectivement vers sa fin. Kagame et toute sa bande n’auront même pas 1 cm de notre territoire, car notre bonheur dépend de notre pays. S’il n’y a pas de paix, il n’y a pas de tranquillité, et il n’y aura aucune action de développement. À l’occasion de cette journée internationale, nous voulons montrer au monde entier que les femmes congolaises sont violées, meurtries et incomprises, victimes de tous les vices », a-t-il expliqué.
Selon Agnès Tshiela Mulumba, membre de l’ONG Espoir et Avenir du Congo, cette activité ne s’est pas célébrée dans un contexte habituel, suite aux atrocités que subissent les femmes dans la partie est du pays.
« En ce jour, nous sommes rassemblés dans un esprit de compassion et de respect à l’occasion de la Journée internationale des veuves. Comme pour chaque anniversaire ou chaque journée internationale des veuves, on célèbre généralement avec joie, fête et espoir. Mais ce n’est malheureusement pas le cas pour les mamans veuves de la République Démocratique du Congo », a-t-elle fait savoir.
Et d’ajouter : « Elles vivent cette journée dans les larmes, dans le silence et dans la douleur. Parce qu’à l’Est de notre pays, la guerre est incessante. Les larmes ne se taisent pas, des maris tombent, des familles sont brisées. »
Organisée par l’organisation non gouvernementale « Espoir et Avenir du Congo », cette journée a été instituée par les Nations Unies pour sensibiliser à la situation difficile des veuves et pour promouvoir leurs droits.