En Afrique, comme dans d’autres continents, il est primordial pour chaque peuple de connaître son histoire. Si on se réfère à une des définitions populaires de l’histoire qui stipule que c’est l’étude du passé pour préparer l’avenir, chaque citoyen est censé avoir la connaissance de l’histoire de son peuple.
Conscient de la valeur des connaissances historiques par les africains et congolais en particulier, l’ONG Coopération Éducation Culture (CEC ) a mis en place un programme d’éducation qui vise à rendre accessible l’histoire africaine et congolaise aux différentes cibles de la population à travers le projet Bokundoli, qui vise à répandre l’enseignement de l’histoire, la rendre accessible à tous au point d’inciter son appropriation tout en montrant, par des approches bien assises l’importance de la reconstruire de manière authentique et inclusive.
A Goma, chef-lieu de la province du Nord Kivu, ce programme a été exécuté grâce au partenariat entre le C.E.C et l’Asbl Éducation Culture, sous tutelle du collectif Goma Slam Session.
L’historien Emmanuel Ruzuzi a été invité dans le cadre de ce projet pour faciliter les échanges avec 40 artistes de la ville de Goma, de différents domaines confondus. A travers un débat vif, des artistes ont formulé le vœu de s’informer davantage à travers ce genre d’activité de manière régulière pour mûrir leurs œuvres sous format des données historiques. Ces mêmes échanges ont été menés dans deux écoles à savoir Mama Yetu et Rutoboko. Après ces séances, les slameurs de Goma Slam Session, dont Depaul Bakulu et Esther Abumba ont mené plusieurs séances d’atelier dans ces deux écoles précitées.
En amont, il s’agissait d’outiller les jeunes sur des notions en lien avec la poésie et le slam (la poésie libre à l’oral) ; en aval, démontrer aux élèves comment ils peuvent se servir de leur histoire et la diffuser à travers une œuvre de l’esprit. De prime à bord, les formateurs Depaul Bakulu et Esther ont avoué que les élèves avaient tendance de raconter que le côté obscur de leur histoire, c’est ainsi qu’ils ont fait des exercices pouvant leur permettre de révéler au public les valeurs culturelles, socio-politiques et économiques, les potentialités et les ressources disponibles en République Démocratique du Congo qui peuvent être capitalisées par chaque citoyen au profit du développement.
Sur base des textes que les élèves ont rédigés sous la facilitation de Depaul Bakulu et Esther Abumba, deux performances de slam-poésie ont été effectuées dans les deux écoles au rassemblement. Les autorités desdites écoles ont manifesté leur satisfaction, et ont invité d’autres élèves à prendre part à ce genre de formation à la prochaine occasion pour s’exprimer librement et transmettre des messages à travers l’art.
Notons que, toujours dans le cadre de ce projet, une dernière performance aura lieu au cours de cette même année, lors du Congo International Film Festival, prévu à Yolé Africa, où les élèves de Mama Yetu et Rutoboko pourront fédérer leurs atouts.
Coeur Tam Tam Kabuyaya