Le secteur de la littérature congolaise atteint continuellement son ascension fulgurance. Le livre devient de plus en plus accessible à toutes les souches de la population, contrairement aux années antérieures. Actuellement, on peut parler d’une littérature vivante, grâce à la promotion continue du livre et de nombreux événements y afférents. Un vrai pari gagné pour les acteurs du livre.
Le rond-point Etienne Tshisekedi (ex huileries) s’est transformé, entre les 15 et 17 septembre 2023, à un grand marché des livres, en vertu de la tenue de la 7è édition de la grande rentrée littéraire de Kinshasa. Une grande célébration littéraire qui rapproche les acteurs du livre à la population kinoise.
De nombreux stands d’exposition des ouvrages de toute sorte y étaient érigés, on pouvait alors assister à une programmation diversifiée des activités livresques. Cette rentrée littéraire a réellement vécu bon train, à de telle sorte qu’un engouement total a été manifeste durant les trois jours prévus pour cette messe culturelle. A cela s’ajoute le biblio-forum, une série d’activités organisées dans quelques écoles de Kinshasa.
« Nous sommes toujours ravis, parce que le pari qu’on s’était donné, on continue de le réaliser. C’est une grande joie de voir qu’on a tenu pendant 7 années. Organiser une telle activité au rond-point huileries a été pour nous, une nouvelle expérience. Nous en sommes sortis victorieux. Notre mission est de ramener la littérature à la cité auprès de population kinoise, ce à quoi nous tenons. On est très heureux de continuer cette grande et belle aventure, et voir que ça marche très bien, ça nous encourage vraiment », a concédé Richard Ali, directeur de la bibliothèque Wallonie-Bruxelles et coordonnateur de l’événement.
Les écrivains du congolais, jeunes et vieux, ont répondu favorablement présents à cette activité. 90% d’ouvrages publiés pour la rentrée ont été produits par les jeunes, ce qui atteste déjà la relève assurée pour l’avenir de la littérature congolaise. Pour les pionniers de ce mouvement, on pouvait observer leurs portraits posés, juste à l’entrée de la foire, question de leur rendre un vibrant hommage.
« Actuellement, ce sont des jeunes gens qui sont présents sur la scène littéraire. Nous tenons compte du mouvement, de la dynamique actuelle, ce sont les jeunes gens, entre 20 et 30 ans qui sont en train de tenir cette littérature, on a pas négligé les ainés, parce que on les a honorés avec les portraits qui sont ici, on tient à eux et que nous les aimons beaucoup, mais il fallait mettre en avant les ouvrages de la rentrée, il se fait que 90% d’ouvrages de ce qui a été publié pour la rentrée, ce sont jeunes qui ont écrit, on ne pouvait pas faire autrement, on pense que l’avenir de la littérature se définit par ces jeunes-là, il faut commencer à les soutenir maintenant et le présenter. C’est ainsi notre souhait le plus ardent », a-t-il précisé.
Plusieurs tables rondes ainsi que des rencontres culturelles ont été également organisés de la plus belle de manière. Des moments d’échanges pertinents et instructifs ont permis aux écrivains du Congo de communier avec leurs potentiels lecteurs et les amoureux de belles lettres, qui venaient aussi étancher leur curiosité.
« Nous nous sommes rencontrés pour parler de la poésie congolaise. Nous sommes toujours d’avis que ce secteur se développe du jour au lendemain. Moi, je viens de publier le cri de mes entrailles et ce, ma raison d’être ici, pour parler de mon ouvrage qui contient une partie de moi et de ma vie. Ce recueil de poèmes étale mes souvenirs, puisés entre amour perdu, révolte, exaltation de l’humanité et des hommages à tous mes miens partis dans l’au-delà », a concédé Hervey N’Goma, poète attitré et l’un des panelistes.
« La grande rentrée littéraire de Kinshasa a tenu ses promesses ! Des écrivains, des éditeurs, des libraires qui ont fait entendre leur voix en faisant connaître leur travail. Pour Laesh, c’était un plaisir d’ouvrir ce que nous avons de mieux à la population congolaise : le livre ! au total 303 livres de 1$ écoulés et 23 livres de la littérature mondiale sans compter les livres des Ecrivains du Congo ! », a fait savoir Christian Gombo, écrivain et président de Laesh, une structure de vente des livres.
Des scènes d’humour et de slam ont clôturé la 7è édition de la grande rentrée littéraire de Kinshasa, organisé par la délégation générale Wallonie-Bruxelles/RD-Congo. Après trois éditions de suite déroulées à la place des artistes (rond-point victoire), il fallait donc tenter une nouvelle expérience dans un autre espace. Tel a été le cas pour la tenue de cet événement au rond-point huileries, la mission est accomplie pour les organisateurs et l’ensemble des acteurs du livre de la place.
Masand Mafuta