Vous vous êtes déjà demandé ce que ça ferait de mélanger différents styles musicaux pour n’en sortir qu’un seul ? C’est ce qu’a vécu le public de la ville volcanique qui est venu assister au concert jazz expérience tenu dans la cour de l’institut Français de Goma.
Deux patrimoines culturels de l’UNESCO aux origines distinctes ont été tenus à fraterniser. La rumba congolaise s’est mêlée au style jazz très répandu en Amérique. Cela a été rendu possible grâce au génie des artistes musiciens qui n’ont pas divorcé de leur muse et dont la créativité dépasse l’imagination.
Tout a commencé à quinze heures, heure de Goma, quand l’orchestre s’est installé sur la scène pour tâter les instruments mis à leur disposition tout en assistant à l’entrée timide du public avant de commencer le show. Composé de la batterie instruments indispensables pour les deux styles de musique, à laquelle s’ajoutent deux guitaristes soliste et bassiste dont le résultat de la rencontre de leur mélodie donnait une perfection indicible. Et pour couronner le tout la voix traînante des saxophones propices au Jazz produisait son effet whaou dans le public.
C’est quand soudain l’accent très singulier et interpellateur de Jacques Kyanga animateur culturel de renom à Goma se fit entendre dans les installations sonores très imposantes que la soirée a été lancée. Sans trop tourner autour du pot, le maître cérémonie a invité sur scène comme premier présentateur.
Gabriel Wadigesila signe ainsi son entrée sur scène avec son équipe qu’il encadre pour la vulgarisation du Jazz. Essayant de répondre aux petites caprices techniques pendant quelques minutes qui ont paru une éternité aux yeux du public, le groupe a donné droit au public à l’interprétation de trois morceaux parmi lesquels on peut citer Moanin et Caravane des célébrités du Jazz. Il est aussi à dénoter une petite tension qui se faisait voir dans la prestation de ce groupe mais qui a été dompté.
La culture congolaise c’est aussi sa richesse en chorégraphie traditionnelle. Ainsi Ngoma art, un groupe d’exhibition de Danse a également été convié au rendez-vous. Comme le Yin et le Yang, le pas de danses de cette dizaine de danseurs s’accommodent avec une telle précision au rythme très varié de tam-tam. Des mouvements systémiques accompagnés de vociférations de chants dans le sens était difficile à saisir. Fibre de raphia, torce nue, visage mi-peint, et bonnet tel était l’habillement de ces exhibitionnistes.
Malette à la main, arborant fièrement une blouse en pagne façon africaine et tout bondissant, Answer Jonathan est monté sur le stage pour performer pendant vingt minutes. Mélancolique, Answer a interprété la rumba avant de se munir de son saxophone pour tout chambouler. Cet artiste est parti puiser dans la source de la musique congolaise en liftant Flora, une de très ancienne succès de la rumba du très célèbre Franco à la surprise de sont public.
”c’est juste magnifique ” a laissé entendre un jeune homme séduit par la magie de Jonathan qui ne pouvait s’empêcher une chaloupée. Rejoint sur scène par Yusumbu Kasereka, le show a grandi. Au-delà de la prestidigitation ce beatBoxer, l’incroyable est devenu vrai. En effet Yusumbu est un homme capable de produire des sons d’instruments musicaux à travers sa bouche.
Ces deux artistes ont été rejoints finalement par Yeremia Vindu, un artiste chanteur et saxophoniste. À tous les trois, ils ont emballé le public. Le puissant Ténor de Yeremiya, accompagné de l’alto de Jonathan et Yusumbu donnait l’impression d’un chœur. Il est à noter que la quasi-totalité des chants des ces trois artistes étaient tous en langue vernaculaire parlée au Kivu pour connecter le public à sa culture. Ils ont également prêché des chants de paix et d’amour.
“La culture n’est pas figé il évolue dans le temps”, c’est la phrase lancé par Yeremiya qui espère voir dans le futur un style musical qui combine le Jazz et la rumba, deux styles de musiques chargée d’histoire et d’un parcours assez important dans l’histoire culture des Amériques d’une par et du Congo de l’autre.
Il est rappelé que le 30 avril est célébré comme journée internationale du Jazz instaurée par l’UNESCO et c’est depuis 2011. C’est dans ce cadre que ce concert très enrichissant a été tenu à la satisfaction de tout le monde.
Jospin Chishugi.