La première congolaise du spectacle de danse « Le chemin de la Rumba » a eu lieu avec succès le mardi 24 juin 2025, au centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa. Cet événement a célébré l’héritage culturel congolais de la Rumba, reconnue comme patrimoine immatériel de l’UNESCO.
Ce magnifique spectacle, qui a attiré un large public, a été une occasion idéale pour mettre en lumière les valeurs culturelles de la Rumba, encore méconnues de nombreux spectateurs.
« Notre objectif n’était pas seulement de présenter la Rumba, mais de raconter une histoire et de faire comprendre au public sa valeur. Je pense que nous avons réussi », a déclaré Didier Mukalayi, auteur du texte et co-chorégraphe du spectacle.
Le spectacle a offert un véritable voyage dans le temps, invitant chacun à redécouvrir les origines de la Rumba et à valoriser cet héritage culturel unique de la RDC. Il était essentiel de revenir sur ses racines pour célébrer son statut de patrimoine immatériel de l’UNESCO et comprendre son évolution au fil des ans.
« J’ai proposé, pour ce spectacle, d’explorer l’origine de la Rumba et son émergence afin de mettre en valeur notre culture. C’est pourquoi, en partant de ce thème, nous avons collaboré avec des danseurs locaux pour réaliser ce voyage. Nous avons voulu évoquer les moments où les esclaves, originaires du royaume Kongo, ont été amenés à Cuba, où la Rumba a pris forme. C’est cette histoire que je souhaitais partager sur scène », a expliqué Didier Ediho, un autre chorégraphe du spectacle.
Plus de 7 danseurs ont incarné sur scène plusieurs rôles pour faire ressortir une pièce qui a répondu valablement aux attentes du public. Escortés par la percussion et différents titres phares de la Rumba, ils ont usé de leurs gestuels, mouvements, dynamisme et ingéniosité pour rendre le spectacle réel auprès de tous.
Plus de sept danseurs ont interprété plusieurs rôles sur scène, créant ainsi une pièce qui a su répondre aux attentes du public. Escortés par des percussions et divers titres phares de la Rumba, ils ont déployé leurs gestes, mouvements, dynamisme et ingéniosité pour offrir un spectacle captivant à tous.
Pour ma part, j’ai incarné le personnage de Longange (ndlr, colonisateur) qui représente la personne manipulant les Noirs, j’ai aussi interprété le rôle d’un noir, donc deux rôles simultanés sur scène (…) Mon parcours lié à la Rumba reflète son histoire et son évolution. Nous avons tenté de montrer comment elle a débuté et comment elle est arrivée jusqu’à chez nous », a confié Pepe Elmas, danseur interprète dans le spectacle.
Cette création artistique a suscité un vif intérêt auprès des participants. Chacun a tiré des leçons de ce spectacle qui aborde la thématique d’un fait réel, ancré dans la quotidienneté des Congolais. Mettre en danse la traversée de la Rumba, de la RDC à Cuba, avec ses nombreuses fluctuations, a été un moment de gaieté et de satisfaction pour le public.
« C’est une valeur ajoutée, compte tenu de la thématique abordée par les deux chorégraphes, Didier Ediho et Didier Mukalayi. À mon avis, c’est vraiment un spectacle historique, car ils tentent de raconter et d’explorer la notion d’être androgyne. Si nous parlons aujourd’hui de la rumba, c’est en lien avec cet être androgyne qui, tantôt représenté par Marongo, se divise en deux en raison de l’état de la nature. C’est vraiment intéressant, en tant que Congolais, de créer à partir de la réalité qui nous entoure », a exprimé Dolsée Way Way, enseignant et chorégraphe congolais.
Après Kinshasa, « Le chemin de la Rumba » s’exportera en Europe, avec des représentations à Genève (Suisse) les 3 et 4 juillet, puis au festival d’Avignon en France après le 6 juillet. C’est une belle opportunité pour faire rayonner la culture congolaise à travers le monde.
« C’était un moment agréable, et nous avons vraiment apprécié le partager avec le public. Avignon est un festival de grande envergure, et nous sommes impatients de vivre d’autres moments de plaisir avec le public. Nous invitons donc tout le monde à venir », a conclu Didier Mukalayi, en lançant un appel à la diaspora congolaise pour les événements en France.
Masand Mafuta