Du 21 au 23 août 2025, le Festival Mudjansa, rencontre chorégraphique des danses urbaines de Kinshasa, s’installera dans la capitale congolaise. Avec le programme TransEnDanses, un pont culturel est établi entre la RDC et Mayotte.
Cette édition « spéciale » du festival, qui reprend son cours après des décennies, se positionne comme un vecteur de pérennisation des danses telles que le Ndombolo, tout en intégrant le coupé-décalé et l’Afro, qui dominent actuellement les réseaux sociaux. L’objectif est de professionnaliser et structurer ces danses via le développement de projets de compagnies, de groupes, de festivals et de créations chorégraphiques.

Comment y parvenir ? Cet événement de grande envergure sera rythmé par des rencontres chorégraphiques, des battles et des performances dédiées à la danse urbaine et à la danse kinoise, favorisant la confrontation et le partage, ainsi que des ateliers de renforcement des capacités pour les jeunes danseurs.
« Cependant, nous ne souhaitons pas nous limiter au hip-hop. En plus des battles de locking, de new style et de street dance, nous intégrons aussi les danses afro, qui occupent une place de plus en plus importante dans le paysage chorégraphique mondial. Nous nous sommes inspirés de grands événements internationaux de danse, tout en développant un format propre à Kinshasa, en accord avec l’identité et l’énergie de la ville », a expliqué Jojo Kazadi, danseur chorégraphe et initiateur du projet, résidant à Mayotte.

Pour Fabrice Don De Dieu, coordonnateur de Kongo Drama, cette initiative arrive à point nommé pour contribuer à structurer et redéfinir les codes de la danse urbaine à Kinshasa. Il a également évoqué la genèse de ce projet.
« Lorsque nous avons commencé ce projet, nous avons choisi le nom Mudjansa pour marquer notre appropriation. L’idée est que nous ne soyons pas seulement considérés comme des hip-hoppeurs, mais comme Mudjansa, ceux qui portent et réinventent nos danses urbaines dans leur originalité », a-t-il déclaré.

Des ateliers sous l’étiquette « Laboratoires artistiques » ont permis à une dizaine de stagiaires kinois et mahorais de bénéficier, durant 10 jours, d’enseignements sur les spécificités des rythmes et techniques propres aux danses urbaines, dans les installations de l’Institut National des Arts (INA). Place maintenant aux séries de restitutions et spectacles.
Après la restitution des laboratoires artistiques, une présentation des créations « work in progress » des participants est prévue ce vendredi 22 août, suivie de la finale des battles de danses urbaines qui se déroulera ce samedi 23 août. Les deux activités restantes auront lieu dans le gymnase de l’INA.

Le projet TransEnDanses/Mudjansa est porté par l’association Kazya Dance — Le Royaume des Fleurs — de Mayotte, et co-porté par l’association kinoise Kongo Drama Compagnie. Il consiste en un mentorat d’une dizaine de jeunes danseurs mahorais et kinois sur le territoire de la RDC, puis à Mayotte.
Après l’étape de Kinshasa, ce vaste projet s’envolera pour Mayotte en janvier 2026, pour sa deuxième phase. « L’objectif est d’autonomiser un maximum de jeunes danseurs afin qu’ils puissent mettre en place des actions concrètes dans leurs communautés et participer au développement de celles-ci par l’art de la danse », indiquent les organisateurs.
Masand Mafuta