Samedi 20 septembre 2025, à la Bibliothèque Wallonie-Bruxelles de Kinshasa, le cœur de la littérature congolaise battait au rythme de la 7ᵉ édition du prestigieux Prix Littéraire Zamenga. Parmi les noms qui ont marqué la soirée, Mireille Ikuzwe, habitante de Goma, résonne avec éclat.
Juriste de formation, humanitaire de profession et amoureuse de lecture et d’écriture, elle a conquis le jury avec sa nouvelle bouleversante intitulée « Le centre du cœur », décrochant ainsi le deuxième prix de cette édition placée sous le thème « Paix au féminin : contribution des femmes à la paix et à la résilience ».

Dans ce récit sensible, Mireille met en scène Faraja, une jeune fille marquée à jamais par les horreurs de la guerre. Plus tard, face aux conséquences, elle décide de venir en aide aux victimes de la guerre, comme elle-même, en créant un centre d’accueil pour enfants orphelins et femmes survivantes de violences sexuelles, malgré sa douleur.
« Dans le récit, le centre du cœur a un sens à la fois abstrait et concret. C’est un désir profond de l’héroïne de venir en aide aux victimes, une façon pour elle de reconstruire la paix, mais aussi un lieu réel où renaît l’espérance », explique l’auteure dans un entretien avec Culture Congo.
Pour Mireille, l’écriture est bien plus qu’un simple exercice littéraire : c’est un acte de mémoire et d’engagement. Elle revient sur sa source d’inspiration qui a rendu possible la rédaction de sa nouvelle.
« L’inspiration m’est venue de ma réalité quotidienne, celle d’avoir grandi entourée de récits de guerre. Écrire, c’est porter un message. C’est amener les lecteurs à ressentir la peine causée par ces violences, à réfléchir aux solutions et à réaliser qu’elles doivent cesser », révèle-t-elle.
Elle rappelle avec conviction que « la lecture apaise, élève et éclaire. L’écriture libère et construit ». Les deux, selon elle, sont essentiels. « Que celui qui veut s’y appliquer n’hésite pas, il y a des avantages dans les deux », ajoute-t-elle.
Cette récompense représente un tournant dans son jeune parcours d’autrice. « C’est une immense fierté pour moi. Je me suis lancée ce défi d’écrire sans savoir où cela me mènerait, et voir mon texte reconnu à ce niveau, c’est merveilleux. »
Mireille n’oublie pas ceux qui rendent de telles victoires possibles. Elle adresse ses remerciements à l’organisation de ce prestigieux concours qui promeut les belles lettres et propulse de nouveaux talents dans la littérature congolaise.
« J’exprime ma profonde gratitude aux organisateurs du Prix Zamenga et à la Bibliothèque Wallonie-Bruxelles qui m’ont permis d’avoir la reconnaissance de mon texte. Je les encourage à continuer de soutenir ces activités, car elles sont précieuses, surtout à une époque où les nouvelles technologies font parfois perdre la culture de l’écriture humaine. Ce soutien permet aux talents de se faire découvrir, aux voix et à l’imagination de se libérer et de vivre », exprime-t-elle avec un cœur joyeux.
Curieuse insatiable, Mireille ne compte pas s’arrêter là. Ce prix n’est pour elle que le premier jalon d’un voyage littéraire qu’elle souhaite poursuivre, toujours avec la même sincérité et la même profondeur.
Avec des plumes comme celle de Mireille Ikuzwe, le Prix Littéraire Zamenga continue d’illuminer la scène littéraire congolaise et d’offrir à ses lecteurs des histoires qui touchent le cœur, tout en portant un regard lucide sur les blessures de notre temps.
Nuru Kakore