Surmonter les barrières et faire de la culture africaine une valeur sûre. c’est le léïtmotiv du festival Nsangu Ndji Ndji qui s’est déroulé du 06 au 10 juin 2018 à Pointe-Noire au Congo.
Les artistes venus de l’afrique de l’Ouest et du centre ont enflammé les différentes scènes.
La musique mais aussi le théâtre étaient à l’ honneur lors de cette 14ème édition du festival.
Le public a pu savourer une représentation de la pièce théâtrale française Antigone jouée par la troupe féminine malienne Anw jiGi’art pour dénoncer les abus de pouvoirs en Afrique.
“Tout ce qu’on se bat à dire à nos dirigeants en disant on vote pour vous, on vous a élu et mis au pouvoir pour que vous soyez la voix du peuple et non pas pour faire de nous ce que vous voulez. Donc c’est pourquoi on a monté cette pièce pour montrer que la dictature existe toujours” expliquera la comédienne malienne Assitan TANGARA
Le comédien camerounais Nana Ardo Ismaïla parlera s’attaquera, lui, à la qualité des soins de santé en Afrique avec sa pièce de théâtre.
Ainsi à travers leur métier, les artistes africains se font la voix du peuple pour dénoncer des situations sensibles sur lesquelles les opinions publiques sont parfois réprimées.
Ainsi, la culture demeure le parent pauvre des investissements publics en Afrique. Peu de part lui est accordée dans les budgets des Etats africains, occasionnant du coup un manque d’appui à la promotion des industries culturelles et créatives. une réalité qui n’empêche pas les acteurs culturels à s’engager eux-mêmes dans la recherche des moyens pour faire transcender la culture africaine.
En ce qui concerne le problème de financement, Manasse NGUINAMBAYE NDOUA, le Directeur du Festival Ndjamvi affirmera qu’ “on arrive à avoir quelques partenariats, quelques subventions des entreprises privées. c’est verai que c’est pas à la hauteur de ce qu’il nous faut pour ces évènements mais c’est déjà quelque chose pour prouver à ceux là qui ignorent qui peuvent nous aider à poser des jalons et avancer.”
Quant à Pierre Claver MABIALA, directeur du Festival Nsangu Ndji Ndji il ajoute “ On essaie de trouver ceux-là qui ont la fibre culturelle, qui travaille dans le sens de la promotion culturelle et à ce moment on les fait intervenir. le mécénat culturel est sensible à ce genre de questions.”
Le groupe Doundouba composé de jeunes âgés d’une vingtaine d’années passionnés par la percussion n’ont pas hésiter à se lancer dans ce secteur difficile
Malgré la pression que connaît le secteur culturel africain, les jeunes du groupe ne comptent pas abandonner.
“ Je ne peux citer tout ce que j’ai obtenu grâce au djembé. celà m’a apporté beaucoup d’opportunités, de plaisir, et m’a permis d’aggrandir mon réseau professionnel. Jusqu‘à la mort je jouerai au djembé” dira Mohamed SYLLA, un joueur de Djembé.
Un autre facteur qui freine l’expression culturelle. Le manque d’initiative pouvant permettre aux artistes de s’exprimer révèlera honorine DIAMA, comédienne malienne “Rien n’est vraiment fait. C’est nous meme qui nous levons. On voit qu’il y a un truc quelque part. On essaie de le boucher comme on peut. Donc finalement, nous on a decidé il y a deux ans d’aller vers les gens et de faire le théâtre dans les maisons.
Les différents spectacles du festival Nsangu Ndji ndji ont été donc l’occasion pour le public de renouer avec les arts de la scène africains.
Hormis la richesse naturelle dont elle regorge et qui fait l’objet de convoitises, l’Afrique recèle de véritables trésors artistiques et culturels qui ne demandent qu‘à éclore.
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