La troisième édition du Festival itinérant dont le menu principal est constitué d’ateliers pédagogiques destinés aux enfants et des performances artistiques va établir ses quartiers dans quatre communes de Kinshasa, du 2 au 21 juillet.
Le festival Kin Act 3 sera lancé, le 2 juillet, dans la commune de Mont-Ngafula. Sa programmation globale a été dévoilée le 21 juin par le Collectif Eza Possibles, au cours d’une conférence de presse tenue dans l’amphithéâtre de l’Académie des beaux-arts (ABA). L’événement va poser ses valises dans cette commune pendant deux jours, les 2 et 3 juillet. En matinée sont prévus des ateliers pédagogiques à destination des enfants, afin de les familiariser à l’art à travers des rencontres avec des artistes de diverses disciplines. Les après-midi, par contre, seront réservés aux performances artistiques auxquelles sont associés la peinture, la sculpture, les spectacles de marionnettes, le théâtre, le slam, la poésie, la musique et la vidéo.
Le planning est le même pour les quatre communes ciblées cette année. À la seule différence qu’au lieu de deux jours comme à Mont-Ngafula, les trois autres communes auront trois jours d’activités. En outre, en plus du menu principal sur lequel s’articule Kin Act 3, des concerts et projections des réalisations des deux éditions précédentes seront aussi repris dans la programmation.
La seconde halte de la manifestation est prévue pour six jours à Ngaliema, parce que Kin Act 3 va y investir deux quartiers, à savoir Binza Delvaux, du 6 au 8 juillet, et Binza Ozone, du 10 au 12 juillet. La troisième étape, Ngiri-Ngiri, qui va durer du 14 au 16 juillet, sera l’avant-dernière. En effet, Kin Act 3 va achever son périple communal à Matete où il est annoncé, du 18 au 20 juillet. Par ailleurs, une soirée de restitution organisée autour de spectacles vivants et de concerts est intercalée entre le passage de Mont-Ngafula à Ngaliema. Ce sera le 4 juillet, à la Halle de la Gombe. Puis, les 28 et 29 juillet, se tiendra un colloque sur le thème « Lelo lobi » (Hier, aujourd’hui et demain) où il sera question de l’histoire globale de la pratique artistique à Kinshasa où son passé et son futur seront également évoqués.
Informer les Kinois sur l’art
Quinze artistes étrangers, dont des Congolais de la diaspora, vont participer à l’événement. Cinq d’entre eux, en l’occurrence la Néerlandaise Charline, la Française Chloé, les Sud-Africains François Knoetze (performeur, réalisateur et sculpteur) et Amy Wilson (actrice) ainsi que Christian Bena (comédien, conteur et régisseur) ont pris part à la conférence de presse animée à l’ABA. Réalisatrice et actrice, Chloé, a fait part, à cette occasion, de la perception que les artistes étrangers ont de la rencontre. Pour elle, « le projet Kin Act a un caractère innovant à la fois sur le continent mais surtout sur la scène artistique internationale ». Et de renchérir : « Le premier fait important c’est que nous, artistes étrangers, sommes extrêmement honorés d’avoir été invités à participer Kin Act 3 car c’est pour nous une opportunité de découverte de la scène brûlante et extrêmement dynamique de l’art contemporain kinois et de nous familiariser avec ses acteurs principaux ». Parlant de ces derniers, elle a, en sus, souligné que « leurs propositions sont, à chaque fois qu’on les découvre, absolument renversantes et font vraiment la force de cette scène et de cette jeunesse artistique ».
Coordonateur de Kin Act, Eddy Ekete a, pour sa part, martelé sur le fait que la rencontre internationale d’artistes performeurs est organisée à destination du Kinois lambda qui n’est pas toujours bien informé sur les diverses expressions de l’art. C’est dans cette visée qu’est apparue la nécessité d’organiser un volet pédagogique. « Nous réalisons des ateliers d’apprentissage pour que les enfants sachent déjà faire le distinguo entre les musiciens, les théâtreux, les slameurs, les sculpteurs, etc., et les connaissent et ne soient pas comme les adultes qui assimilent l’art à la seule pratique de la musique », a-t-il dit avec conviction.
À ce sujet, Chloé a salué un autre aspect qui, a-t-elle dit, lui semble « extrêmement innovant » par rapport au festival. Il s’agit sans conteste, a-t-elle affirmé, « de cet engagement vis-à-vis à la fois des nouveaux médias, à savoir la vidéo, le cinéma, la projection, la réalisation d’images expérimentales qu’il a fournies depuis ces deux premières éditions et qu’il va aussi fournir cette année. C’est quelque chose d’extrêmement risqué autant que de s’investir dans un festival de performances qui sont des arts considérés encore comme mineurs et expérimentaux sur la scène internationale ».
Elle a vivement applaudi l’initiative du Collectif Eza Possibles, soutenant avec une pointe d’admiration : «Il y a extrêmement peu de festivals, de rencontres ou d’événements artistiques qui mettent ces médias et ces langages sensibles en avant dans le milieu de l’art contemporain ». Dès lors, la réalisatrice a tenu les rencontres Kin Act pour « une belle opportunité en tant qu’auteur et critique d’art » mais aussi « une nécessité à prendre comme modèle pour développer d’autres projets qui s’apparentent et se relient à ce que Kinshasa est capable de fournir aujourd’hui avec le Collectif Eza Possibles en qualité d’événement ». Cofondateur d’Eza Possibles, à la fois dessinateur, réalisateur vidéo et plasticien, Kura Shomali s’est réjoui de la tenue de Kin Act 3 qu’il inscrit dans la démarche de vulgarisation artistique de son collectif réputé pour ses performances organisées déjà avant 2010.
Adiac congo