La critique d’art à l’ère de l’intelligence artificielle : tel est le point culminant d’un atelier de renforcement des capacités des journalistes culturels, ouvert ce mardi 28 octobre 2025, dans la salle de musée de l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa. Cette initiative fructueuse est portée par le Réseau des Journalistes pour la Culture et le Développement Durable (RJCDD), avec l’appui de l’Institut Français de Kinshasa.
Ces sessions de formation visent à renforcer les compétences des journalistes culturels en matière d’outils théoriques et méthodologiques de la critique d’art, afin qu’ils puissent porter un regard éclairé sur les œuvres, avec un jugement d’opinion distinct de celui du commun des mortels.

En intégrant des réflexions sur l’intelligence artificielle, les participants pourront mieux analyser et naviguer dans le paysage artistique actuel.
Le Professeur Henri Kalama, Directeur Général de l’ABA, qui accueille ces assises, a saisi l’occasion pour éveiller les participants sur le bien-fondé de cet atelier, au cours duquel ils pourront explorer divers contours artistiques judicieux pour leurs carrières professionnelles.
« Cet atelier s’inscrit dans la volonté de renforcer les liens entre le monde de la presse et celui des arts plastiques, et surtout de familiariser les journalistes culturels avec les outils, les méthodes et les principes fondamentaux de la critique d’art », a-t-il indiqué.

La critique d’art, apprend-on de son discours, est d’abord un acte de regard, de pensée et d’écriture. Elle interroge les œuvres, les relie à leur contexte, les éclaire et en révèle les significations cachées. Un critique est celui qui observe, analyse et restitue aux œuvres leur profondeur symbolique. La critique d’art donne sens à la création et aide la société à comprendre ses artistes ainsi qu’à se comprendre elle-même à travers eux.
En se référant au thème de l’atelier, il a décrit le rôle du critique et du journaliste à l’ère de l’intelligence artificielle. Ils ont une responsabilité cruciale à assumer face à cette interférence numérique, qui prend une ampleur exponentielle actuellement.

« Dans ce monde technologique, le rôle du critique et du journaliste devient essentiel : ils sont les gardiens du sens et de la sensibilité, ceux qui maintiennent vivante la dimension humaine de la culture. C’est dans cet esprit que s’ouvre notre atelier : un espace d’échanges, d’apprentissage et de partage d’expériences, visant à outiller les journalistes culturels et à renforcer la collaboration entre les critiques d’art et les médias », a-t-il précisé.
Plus tard, Anne Lafont, historienne d’art française et formatrice du jour, a interagi avec les participants sur les points saillants de la critique d’art, tout en animant le débat avec brio. Elle a également établi un pont culturel entre la France et la RDC. C’était un moment agréable qui s’est clôturé sur des perspectives prometteuses pour les critiques d’art en herbe.

Pour les derniers jours, Patrick Takkam, Jean Kamba et Christian Bosembe interviendront pour apporter leur contribution à la formation des journalistes culturels en critique d’art. L’organisation étant parfaite, l’aboutissement de l’atelier présage de bons augures.
Au terme de l’atelier, un annuaire de 30 articles de critique d’art sera mis à disposition, facilitant l’accès à des ressources précieuses.
Masand Mafuta
