La danse doit être développée pour atteindre sa perfection. À l’occasion de la 4e édition de la Rencontre des Danseurs de Kinshasa, une formation a été mise en œuvre intitulée “Bouger pour changer”, visant à renforcer les capacités en danse et en théâtre des professionnels de ce secteur. Une restitution des cinq spectacles et une projection de film sont programmées entre le 14 et le 15 février au Tarmac des Auteurs, dans la commune de Kintambo.
Ce programme, particulièrement prolifique pour le secteur de la danse en RD-Congo, a constitué un canal propice grâce à des formations continues, permettant aux artistes chorégraphes émergents, sélectionnés par appel à candidature, d’acquérir de nouvelles connaissances mêlant danse et théâtre, afin qu’ils puissent apporter une touche novatrice à leurs créations.
Jackson Lohanga, directeur artistique par intérim et formateur, a évoqué les raisons ayant contribué à la réalisation de cette vision, qui continue de révolutionner le secteur de la danse, en prônant l’élitisme en matière de création de spectacles de qualité à Kinshasa.

« Nous avons constaté l’absence de formation de qualité ici à Kinshasa dans le domaine de la danse. Nous nous sommes basés sur la pédagogie de la danse. À cet effet, nous avons fait appel à des formateurs professionnels pour transformer nos chorégraphes », a-t-il confié lors d’une conférence de presse organisée le weekend dernier à l’espace Ntongo Elamu.
Il a également expliqué le travail réalisé durant les résidences avec les participants, allant de l’audition à la création du spectacle, pour une meilleure synchronisation. Cet aspect idéal a permis de suivre le travail de chaque candidat de près.

« Lors des résidences, nous avons amélioré la qualité et suivi les détails de la création de chaque artiste. Nous avons évalué ensemble ce qui pouvait être utile pour chaque création. Ce n’a pas été facile, mais les danseurs étaient vraiment ouverts. Pour certains, nous avons même changé le nom des spectacles », a-t-il ajouté.
Christian Mwalu Mwela, chorégraphe et l’un des formateurs du programme, a décrit les étapes à suivre pour créer un spectacle de qualité, de la mise en scène à la performance chorégraphique. Pour lui, la création prend toujours en compte la dramaturgie chorégraphique.

« Pour moi, il était important de montrer comment un danseur peut mettre en scène son spectacle après avoir rassemblé ses idées. Il doit savoir comment établir un spectacle, sa narration ou l’histoire racontée à travers le corps, car la création implique plusieurs connaissances », a-t-il expliqué.
Bénéficiaire de ce programme, Indrick Masaku, danseur et chorégraphe, a exprimé sa satisfaction quant à l’apport crucial de cette formation dans sa carrière professionnelle.
« Cette formation a été essentielle pour élargir mes connaissances dans le domaine des arts de la scène. J’ai été particulièrement marqué par l’aspect dramaturgique et chorégraphique, car je pensais auparavant qu’il suffisait de faire une scénette pour raconter une histoire dans un spectacle de danse. Grâce à ce projet, j’ai compris qu’il existe d’autres façons de raconter une histoire avec la dramaturgie. Je peux raconter une histoire comme je le souhaite, que ce soit au début, au milieu ou à la fin d’un spectacle », a-t-il exprimé avec satisfaction.

Au programme de la restitution, une projection d’un film documentaire sur la danse et la représentation de deux spectacles, Lingot pour Indrick Masaku et Maisha pour Patshi Katshuva, sont prévues pour le 14 février. Suivront trois autres spectacles : Molo Molo pour Yves Ipara, Kodia pour Erick Boyeka et Corps objets pour Bonaza Bolomba, programmés pour le 15 février.
« Bouger pour changer » est un projet porté par la compagnie Likit’Arts Kongo, dont la première phase a été réalisée en 2023. Ce projet a pris un autre tournant avec le financement de l’initiative Construire Ensemble, soutenue par l’Ambassade de France en RDC, après avoir été distingué parmi les meilleurs projets du prix « Donner la voix à la jeunesse congolaise » en décembre 2024.
Milca Nlandu / Masand Mafuta