Chose promise, chose due ! La Cie Théâtre de Marconte a bouclé de manière éclatante sa tournée artistique en Russie, en présentant le spectacle de marionnettes « Kuakidila Kua Mukulakaja » (qui évoque l’hospitalité d’une vieille) le jeudi 18 septembre, lors de la clôture de la 20e édition du Festival International du Théâtre et des Marionnettes « Ryazan Smotrinjy » à Ryazan.
« Kuakidila Kua Mukulakaja » est un spectacle qui ne laisse personne indifférent à son passage. Il permet à chaque participant de tirer sa propre leçon d’un pamphlet de sagesses émis par la vieille, qui fait appel à la mémoire collective, non seulement africaine, mais aussi à la douleur, la spiritualité et à la résistance congolaises.

Exporter ce spectacle au-delà des frontières de la RD-Congolaise, dans un pays où le français est naturellement moins parlé, n’a pas été une tâche facile. C’est pourtant le pari réussi par la CTM, à travers Chardy Masamuna, Nadine Mbombo et S. Konde, qui ont tous trois joué dans le castellet, accompagnés par le percussionniste Jimmy.
« Ce soir, cette parole a voyagé, franchissant les frontières de la langue et des continents. Ce qui m’a touché, c’est la qualité d’écoute. Ce silence vibrant, profond, ces rires si sincères. C’était pour nous la plus belle forme d’applaudissements. Le public russe a su accueillir notre tradition marionnettique comme un miroir humain, universel. Cela prouve que l’art n’a pas besoin de traduction lorsqu’il est sincère. Je repars heureux, avec la certitude que le dialogue culturel entre nos peuples est non seulement possible, mais aussi nécessaire », a exprimé Chardy Masamuna, Directeur artistique de la CTM, au terme de leur prestation.

Il a, en effet, exhilé un ouf de soulagement après la réussite de leur prestation loin de la terre de leurs ancêtres. Il a par la suite remercié les festivaliers qui leur ont accordé leur attention. C’est donc une expérience inoubliable.
« Je dirais que c’est un rêve qui a pris corps lors de cette 20e édition de ce festival. Nous tenir devant un public russe, à des milliers de kilomètres de la RDC, et voir ces visages captivés, attentifs, émus, c’est une expérience inoubliable », s’est-il exclamé.

Comme à l’accoutumée, les spectateurs ont, à leur tour, exprimé avec allégresse leur satisfaction d’avoir pris part au spectacle donné par la CTM. Une étudiante russe, rencontrée sur place, en a fait sa propre analyse.
« C’était intéressant, l’ambiance était unique. La musique était magnifique ! Il y avait une atmosphère particulière, surtout les chansons qui m’ont marquée. Elles étaient toutes belles », a déclaré Navruzova Naima, une étudiante russe venue assister au spectacle.

La CTM ne rentre pas bredouille à la maison. Elle a réussi à mieux vendre la culture congolaise, tout en étant honorée d’un diplôme de mérite et d’un trophée sympathique. Grâce à ce festival, elle a également signé un accord prometteur avec une compagnie russe, visant à renforcer les échanges autour de la marionnette entre la RDC et la Russie.
Masand Mafuta