Ce vendredi 24 janvier 2025, une conférence axée sur l’art de la performance à Kinshasa a ouvert les assises de la deuxième phase du festival Kin Etelemi Telemi, dans la salle de cinéma de l’Institut Français de Kinshasa, Halle de la Gombe.
“Performance corporelle dans la société africaine traditionnelle”, tel a été le dénominateur commun de la conférence animée par deux panelistes reconnus dans le domaine des recherches sur les arts, plus particulièrement sur la performance artistique. Ils ont, à tour de rôle, enrichi les participants — artistes, acteurs culturels, penseurs, chercheurs et autres — sur la quintessence du corps humain dans l’art de la performance.
Le professeur Henry Bundjoko, directeur de recherche à l’IMNC, a cerné les valeurs intrinsèques du corps, tout en expliquant son importance et son apport dans l’art de la performance.
“Il faut savoir que le corps humain est un spectacle qui peut parler, véhiculer un message, mais il faut que ce que l’on utilise sur ce corps ait un sens, puisque dans la société traditionnelle, tout ce que l’on peut porter comme décor doit avoir une signification ou un message à transmettre. Aujourd’hui, nous portons certaines choses sur le corps sans savoir ce qu’elles peuvent véhiculer comme message ou certaines forces sans que nous les maîtrisions”, a-t-il indiqué lors de son intervention.
Il a, par ailleurs, interpellé la jeunesse sur la réappropriation de son identité afin qu’elle comprenne ce que le corps humain peut communiquer à travers les sens ou l’habillement dans la société.
“La jeunesse doit être fière de son identité. Elle doit chercher à puiser dans son identité pour connaître le sens et le message que son accoutrement peut communiquer à la société, car la jeunesse d’aujourd’hui copie la culture de l’étranger et pense la maîtriser, or c’est archi-faux. Le corps humain doit être le défenseur de sa propre identité. Il est important de revenir vers nos origines, vers les sages qui connaissent notre culture, pour conserver et enseigner nos traditions aux générations futures”, a-t-il ajouté.
Charles Tumba Kekwo, critique d’art et enseignant à l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa, a porté un regard critique et historique sur l’art de la performance à Kinshasa, en évoquant quatre axes : la diversité culturelle, l’art contemporain, la perspective sur l’art, et la présentation de quelques artistes.
“La diversité renvoie à la culture des formes d’expression de groupes ou de sociétés. Elle se manifeste non seulement à travers les nombreuses formes par lesquelles le patrimoine culturel des artistes peut affecter l’humanité, mais aussi à travers lesquelles ressortent le monde de la création, de la production, de la diffusion, de la description et de la réjouissance artistique”, a-t-il déclaré.
Au sortir de ces échanges, les participants ont été émus d’apprendre de nouvelles données dans ce secteur, profitant d’un moment de réflexions instructives sur plusieurs aspects sociétaux et culturels du pays.
Ce premier jour des assises a été enrichi par une série de performances intitulée “Hardcore”, présentées par les artistes du Collectif Farata. Ces artistes ont utilisé des objets de la culture congolaise pour réaliser des œuvres qui interrogent l’identité, la mémoire et la résistance.
Ainsi, les échanges et performances artistiques se poursuivent ce samedi 25 janvier 2025, toujours dans les installations de l’Institut Français de Kinshasa.
Milca Nlandu