Dans le monde poétique, certains ouvrages se distinguent par leur capacité à captiver l’essence même de l’expérience humaine et à éveiller les consciences. Cri au creux de la nuit de Landry Mussaka est un recueil de poèmes de 63 pages qui illumine et réveille la conscience des Congolais pour une nouvelle nation, fruit d’une histoire marquée par des choix de mots poignants et percutants.
Paru aux éditions OKAPI, Cri au creux de la nuit est un mémoire que nous propose Landry Mussaka. Ce livre est un appel à l’éveil de conscience et un rappel de l’histoire congolaise, trop souvent ignorée et bafouée, depuis l’esclavage, à travers la colonisation, jusqu’aux dictatures et aux simulacres auxquels le peuple congolais a été confronté. Une nation dont les richesses ne profitent ni à sa population affligée ni à un territoire déchiré par des guerres incessantes depuis des décennies.
“C’est la guerre à l’Est qui a été le déclic. En tant que poète, il fallait penser à comment aborder cette guerre et envisager des approches singulières pour y remédier. J’ai alors puisé dans les profondeurs de mon être et réalisé que nous nous attaquons souvent aux symptômes plutôt qu’à la cause. Les causes sont bien lointaines, enracinées depuis l’esclavage, en passant par la colonisation, jusqu’aux différentes formes de totalitarisme et de simulacre de démocratie ”, a souligné l’initiateur du club de lecture Mfumu Buku, Landry Mussaka.
Cri au creux de la nuit témoigne de l’expérience vécue par les Congolais et retrace leur histoire à travers les siècles. Fort de son style et de son message direct, il se veut être le miroir d’un éveil de conscience pour des Congolais longtemps endormis dans des discours apolitiques et diplomatiques, qui ne profitent ni au peuple ni aux âmes que le Congo enterre depuis des décennies dans sa partie Est.
“À chaque fois que le monde est en quête de solutions, il se tourne vers l’Afrique, particulièrement vers le Congo. Hier, le monde avait besoin de main-d’œuvre, nos frères furent emmenés en esclavage. Ensuite, ce furent les mains coupées pour ne pas avoir atteint le quota de caoutchouc exigé, qui devait faire prospérer les industries européennes. Puis vinrent le cuivre, le diamant, l’uranium, et aujourd’hui… c’est le coltan et le cobalt. Nous sommes assassinés sur notre propre sol après avoir été esclaves sur ce même sol. Et demain, que nous arrivera-t-il ? Peut-être nous tueront-ils pour nos forêts et nos eaux,” a déploré le natif de Kinshasa, Landry Mussaka.
Landry Mussaka, natif de Kinshasa, est membre de plusieurs organisations et passionné de littérature congolaise. Toujours présent et actif dans le monde littéraire kinois, il est l’initiateur du club de lecture Mfumu Buku et collaborateur de la revue littéraire La Plume Vivante.
Grady BIZAKI