Le 12 octobre est une date emblématique et chargée de sens dans l’histoire de l’Église Kimbanguiste. Elle commémore à la fois la mort de Simon Kimbangu, précurseur du Kimbanguisme, et la naissance de Simon Kimbangu Kiangani, son petit-fils et actuel chef spirituel de l’Église Kimbanguiste (EJCSK).
Simon Kimbangu, figure de la diversité religieuse, incarne un patrimoine culturel national que chaque Congolais se doit de célébrer. Sa vie est marquée par une histoire riche et miraculeuse, que nous devons transmettre de génération en génération.
Pour cette raison, plusieurs associations culturelles, unies dans un même élan, ont soumis un mémorandum à diverses institutions, tant nationales qu’internationales, afin de reconnaître Simon Kimbangu comme patrimoine culturel.
“Nous réitérons notre attachement à la doctrine du Kimbanguisme, dont la devise est : l’amour, le travail et la paix. C’est un héritage doctrinal légué par la Sainte Trinité que sont Papa Kisolokele Lukelo Charles Daniel, Papa Dialungana Kiangani Salomon et Papa Diangienda Nkutima Joseph. Nous demandons à l’opinion nationale et internationale, et en particulier au peuple congolais, d’observer une pensée pieuse à la date du 12 octobre 2024”, a déclaré le collectif des associations culturelles, comme l’indique un extrait de leur mémorandum présenté lors d’une conférence de presse à Maisha Park.
Les organisateurs ont précisé que cette démarche s’inscrit “dans le souci de préserver nos valeurs et traditions africaines, fondées sur le respect de nos ancêtres et héros qui ont positivement marqué l’humanité, et plus particulièrement l’Afrique”.
Aperçu historique de Simon Kimbangu
Cela fait maintenant 73 ans que Simon Kimbangu nous a quittés. Né le 12 septembre 1887 à Nkamba, dans l’ancien Congo-Belge (aujourd’hui République Démocratique du Congo), il est décédé le 12 octobre 1951 à Elisabethville (actuel Lubumbashi). Souvent considéré à tort comme un prophète, il est le fondateur du Kimbanguisme, qu’il a établi à partir du 6 avril 1921 à Nkamba.
Cette religion est enseignée et pratiquée par l’Église kimbangiste. Bien que Kimbangu n’ait pas énoncé de contenu politique explicite, il a néanmoins prédit l’indépendance du Congo et l’avènement du Royaume Kongo, prophétisant la “dipanda dianzole” (deuxième indépendance en kikongo). Suite aux alertes de missionnaires catholiques et protestants, les autorités belges l’ont arrêté, ainsi que ses proches fidèles, en septembre 1921.
En 1951, Simon Kimbangu se convertit au baptisme. Il devient catéchiste et reçoit une vision divine lui enjoignant de prêcher et de guérir les malades. Selon la tradition, il guérit une jeune femme par imposition des mains dans son village natal de Nkamba, acquérant ainsi la réputation de ressusciter les morts et attirant des milliers d’auditeurs à ses prêches.
Il est également appelé”ngunza”, qui signifie “prophète” en kikongo, selon la version baptiste de la Bible. Ce même 12 octobre, son petit-fils, Papa Simon Kimbangu Kiangani, voit le jour. Ainsi, un double événement est célébré à Nkamba, Nouvelle Jérusalem (Kongo-Central).
Masand Mafuta