Le jeudi 15 mai 2025, le Centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa s’est transformé en temple littéraire lors de la cérémonie solennelle du baptême du deuxième ouvrage intitulé La Maison des merveilles de l’auteur Godefroy K. Mwanabwato. Cet événement a été à la fois édifiant et interpellateur, soulignant l’importance pour les Congolais de raconter leur propre histoire et de la transmettre de génération en génération.
Ce roman de 217 pages a été baptisé par le sénateur Jean Bamanissa. Lors de cette cérémonie, l’auteur a évoqué le lien qui les unit et rappelle la contribution précieuse de cette personnalité politique. Né en 1964 à Kisangani, en pleine période des affres de la rébellion qui a frappé la RDC, cette histoire a été une source d’inspiration majeure pour lui et son œuvre. La présence du sénateur a conféré une dimension particulière à cette œuvre.

« Je suis l’homme le plus heureux de la journée en tout cas. La présence du sénateur Bamanissa m’a fait honneur, non seulement parce qu’il sénateur mais parce qu’il est un actif de Stanleyville (ndlr, ancienne appellation de Kisangani). J’estime que le Congo a une histoire riche, pas qu’une histoire des affres, mais aussi une histoire glorieuse à raconter », a-t-il exprimé.
Quid du résumé de « La maison des merveilles »
Dans La Maison des Merveilles, Omari, un homme d’affaires tanzanien de 70 ans, est tourmenté par des rêves troublants et décide d’emmener son fils Abdallah à Zanzibar pour célébrer son anniversaire et résoudre une affaire ancienne. Leur voyage à travers la Tanzanie les confronte à l’héritage complexe d’Omari, enraciné dans les souvenirs de la rébellion lumumbiste de 1964 au Congo. Alors qu’ils découvrent des révélations sur leur famille, la légendaire Maison des Merveilles, un palais historique, apparaît comme un symbole clé de leur quête, invitant à explorer les liens riches entre le Congo, la Tanzanie et Zanzibar.

Le roman, intitulé La maison des merveilles, ne se limite pas à un récit de souffrance. L’auteur évoque une maison réelle à Zanzibar, symbole de l’histoire coloniale et de la traite négrière. « C’est d’ailleurs le premier bâtiment en Afrique à avoir eu un ascenseur et à avoir été électrifié » a-t-il renchéri.
Il met en exergue, en effet, la dualité du titre, où la maison représente à la fois un lieu de souffrance et d’émerveillement. Pour lui, le Congo est aussi une « maison des merveilles », un espace où tout peut arriver.
Il a également insisté sur la création littéraire qui est un moyen puissant de préserver la mémoire collective. Il a avancé l’hypothèse selon laquelle l’approche romanesque permet de transmettre l’histoire du Congo aux générations futures, en les incitant à réfléchir sur leurs parcours. « Les enfants doivent savoir que leur pays est parti de tel endroit pour arriver aujourd’hui à tel endroit », a-t-il expliqué.
En rendant hommage à Valentin Mudimbe, un grand penseur congolais qui venait de quitter la terre des hommes depuis les USA, Godefroy Mwanabato a souligné que le Congo produit des esprits brillants capables de penser et de révolutionner le monde. Ce message est destiné à inspirer les jeunes générations. « Il faut qu’il y ait des artistes qui écrivent, qui créent, mais qui lisent, qu’ils adaptent nos écrits dans l’avenir », a-t-il ajouté.
La présentation de « La maison des merveilles » n’était pas seulement une célébration littéraire, mais un appel à l’action. Son roman, au-delà des pages, est un pont vers l’avenir, un moyen d’éveiller les consciences et de revendiquer une narration juste de l’histoire congolaise. Ainsi, il invite les Congolais à prendre conscience de leur riche histoire, tout en encourageant la créativité et la lecture.
Godefroy K. Mwanabwato est un avocat et auteur congolais. Après « Ainsi sont faites les lianes », « La maison des merveilles » est son deuxième roman, paru aux éditions Lettres des mouchetées. Cette œuvre mérite d’être lue et son message contextuel doit traverser le temps et passer des générations en générations.
Masand Mafuta