La communauté locale de la ville de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), est choquée par la découverte du corps sans vie d’un tiktokeur connu sous le nom de Prince Bahati, célèbre pour ses contenus comiques et éducatifs auprès de la jeunesse iturienne et de ses environs.
Le corps de Prince Bahati a été retrouvé ligoté et criblé de balles par des hommes armés non identifiés dans la région de Shari, à l’ouest de la ville de Bunia, depuis vendredi 31 novembre 2025, aux environs de 17 heures locales. Il n’a pas été la seule victime, car plusieurs de ses amis ont également perdu la vie lors de cette attaque.
La perte de Prince Bahati résonne encore dans la ville de Bunia et ses environs, notamment à travers ses œuvres sur les réseaux sociaux, principalement TikTok et Facebook. Par exemple, dans sa vidéo intitulée Mapapu, qui se traduit par « la vantardise », il dénonçait l’influence néfaste de cette pratique sur la jeunesse iturienne. Avec humour, il a évoqué le concept Kula roho ya bha shangaziako, signifiant « manger le cœur de tes tantes », pour encourager les jeunes à imiter les comportements positifs de leurs aînés.
Un talentueux s’éteint
Cet influenceur, disparu de manière inopinée, utilisait ses vidéos pour transmettre à la jeunesse l’importance de la simplicité dans la vie et promouvoir l’entrepreneuriat, plutôt que le parasitisme.
L’annonce de la mort de cette figure ambitieuse a suscité une vive émotion parmi ses proches et ses nombreux fans. Dominés par un profond chagrin, ses amis et admirateurs n’ont cessé d’adresser leurs condoléances à sa famille sur diverses plateformes, notamment Facebook, TikTok et Instagram.
Malgré son parcours humoristique, Prince Bahati était également diplômé d’une licence en médecine, obtenue l’année dernière à l’ISTM Nyakunde, dans la ville de Bunia.
Des acteurs des droits de l’homme exigent des enquêtes
Plusieurs figures de la société civile, ainsi que des défenseurs des droits de l’homme, exigent des enquêtes approfondies pour identifier les véritables auteurs de ce tragique événement, qui a coûté la vie à trois personnes.
La mort de cet influenceur ravive également le souvenir de la perte d’un autre artiste, « Young B », décédé moins de 48 heures avant un concert en avril dernier.
Olivier O.M
