Le RAP et le Slam, deux domaines du monde de la poésie qui rayonnent dans le coulisse des arts dans l’est de la RDC et même dans la région de grand lac Africain. Ces deux styles de musiques se débattent pour s’épanouir tout en esquivant aux coups du RNB, de la musique urbaine, du jazz et de la Rumba qui ont conquis et séduit les tympans des mélomanes congolais.
Les rappeurs et Slameurs Kivutiens se lancent depuis un certain temps dans la production du travail de qualité. Ici, on assiste alors à une prolifération de la bonne plume où chaque artiste essaie de donner le meilleur de son intellect pour une cause qu’il juge juste et qui marque son identité scénique.
Cependant, malgré ces efforts fournis, ces deux disciplines sœurs n’avaient pas encore été maitresses des grandes scènes régionales. Ceux-ci se contentaient des performances fermées, a un public réduit dans les espaces culturels locaux.
C’est depuis maintenant trois ans que l’on assiste à une sorte de révolution, un changement de narratif pour les arts oratoires rythmés. Les RAP et le Slam sont maintenant mis en exhibition par un festival taillé à la mesure de la poésie, le FESTIRAS.
Le Festival du Rap et Slam, qui depuis l’année 2022 apparait dans les agendas des rappeurs et slameurs leur offrant un espace d’expression ou mieux encore un toit. Les deux années précédentes ont accueilli deux icones du rap français. Si en 2022 ce festival a permis à la ville de Bukavu de recevoir Youssoupha et en 2023 d’accueillir La Fouine, pour cette troisième édition la surprise reste encore à découvrir.
Pour l’heure, il faudra d’abord se contenter des noms des poètes déjà affichés. Parmi eux on note la présente des lauréats du programme ‘’Slam fédérateur ‘’, un programme chère à Labanavolencja, qui a réuni des slameurs de la région de grand lac pour la production des textes engagés dans la promotion de la paix. Cinq villes seront représentées, parmi elles une du Rwanda et du Burundi voisins.
Evoluant au sein du collectif Goma Slam Session, Dheve Francky performera sur le stage du Festiras en slameuse Fédératrice. Ce festival est pour lui une opportunité de hausser la voix pour passer le message de ‘’paix’’ et ‘’d’unité’’ mêlé au désir d’assister à la libre circulation des personnes dans la région grand lac.
« J’ai participé en tant qu’artiste au programme slameurs fédérateurs en écrivant un texte slam sur la libre circulation des personnes et des biens dans la région de grands lacs, en exhortant également à la paix et à l’unité dans notre très chère et belle région » nous a révélé l’artiste à Goma, c’était à elle d’ajouter « Mon message sera toujours centré sur la libre circulation des personnes et des biens dans la région de grands lacs J’aimerais que ce message atteigne plus les cœurs que les oreilles afin que le public comprenne l’urgence en rapport avec l’importance de la cohabitation pacifique dans notre région », a-t-il déclaré.
Ce programme fait office de la partie artistique du projet M4D3 de la même organisation. Les slameurs fédérateurs auront à combler quelques attentes qui s’avèrent aussi fines que chères.
Ghislain kabuyaya, qui assure la coordination du programme, estime que ces artistes sont censés « communiquer les messages clés, véhiculés à travers ces slams Fédérateurs, de manière à conscientiser le public et susciter leur adhésion à ces messages>>, nous a t-il confié lors d’un entretien exclusif accordé à Culture Congo.
Jospin Chishugi