À l’occasion du lancement de la 12ᵉ édition du Festival International de l’Acteur (FIA) à Kinshasa, trois éminentes figures des arts dramatiques de la République Démocratique du Congo ont été mises à l’honneur pour leur contribution déterminante à l’essor du théâtre national. Alexandre Mwambaye Kalengai, Joseph Ndundu Kivuila et Jean Chaka ont ainsi vu leur parcours salué lors de la cérémonie d’ouverture tenue mercredi 10 décembre à l’Académie des Beaux-Arts.
Intervenant lors de ces sessions d’hommage, Éric Kashala, artiste comédien à l’écurie Maloba, a retracé la carrière prolifique de Jean Chaka.
» Jean Chaka a travaillé aux côtés de Sylvie Ferley, animateur de télévision, et a participé à de nombreuses rencontres internationales. Il a été sacré meilleur comédien à plusieurs reprises, notamment en 2000, 2001, 2002, 2003, 2004 et 2006. Comédien fidèle au cinéma, il compte à son actif près de vingt films » , a-t-il déclaré, citant des œuvres comme Illusion mortelle ou Kinshasa Kids.
» Il a également représenté le pays dans plusieurs festivals majeurs en Afrique et à l’international. Il est Directeur artistique de l’Écurie Maloba et du Festival international de l’acteur (FIA), il cumule distinctions et honneurs, dont trois médailles de la République et la prestigieuse Couronne d’Ébène. Au-delà du parcours artistique, Jean Chaka est décrit comme un homme bon, franc, et sans rancune « , a ajouté Kashala.
Ému par la reconnaissance, l’artiste légendaire du théâtre Jean Chaka a confié : » Ça m’a fait des larmes aux yeux quand je vois tout le parcours que nous avons fait et que maintenant là nous sommes en train de leur céder le bâton pour qu’ils puissent continuer, qu’ils suivent nos traces après nous « .
Ferdinand Kato, Secrétaire Général de l’Institut national des arts (INA), a salué le rigoureux héritage pédagogique du professeur Joseph Ndundu.
» Formateur à l’INA depuis 1977, il a occupé presque toutes les fonctions : directeur général de l’INA, secrétaire général académique, secrétaire général administratif, chef de section, directeur du CEDAR » , a-t-il expliqué.
» Nous l’appelons — Vieux Masque, parce qu’il a co-fondé la troupe « le Masque Terrible » avec Mikat « .
Il a poursuivi en soulignant l’influence du professeur :
» Joseph Ndundu nous a formés. Nous tous, formateurs encore actifs à l’INA, avons reçu son enseignement. C’est un homme exigeant, et cela est incontestable. Il a façonné certains d’entre nous ». Homme de lettres formé à l’UNAZA en philologie romane, Joseph Ndundu a parachevé sa formation théâtrale à Paris, se spécialisant en mime à l’École Jacques Lecoq.
Placée sous le thème « Voix, corps, dignité », cette édition 2025 du FIA s’inscrit dans la commémoration des 70 ans de la commune de Bandalungwa. Le directeur Cajou Mutombo a exprimé l’ambition du festival :
» FIA entend inscrire ses activités dans la dynamique culturelle et mémorielle de Bandalungwa, qui célèbre sept décennies d’existence. Pour les organisateurs, cette convergence constitue une occasion unique de mettre en lumière l’identité artistique et la créativité de cette commune réputée pour ses talents « .
» Le 70ᵉ anniversaire de Bandalungwa nous offre l’opportunité de valoriser une mémoire collective, de montrer ce que cette commune a donné au théâtre congolais « , a-t-il renchéri. Le volet pédagogique du festival, avec ses ateliers de mise en scène et de régie, vise ainsi à renforcer les capacités des jeunes créateurs issus de ce bassin culturel.
La cérémonie d’ouverture s’est achevée par une démonstration du ballet national, célébrant la diversité culturelle congolaise et marquant le début des festivités dédiées à l’art de l’acteur.
Franklin MIGABO
