Ibrahim Marie Diop, auteur prolifique, entrepreneur et créateur de contenus de nationalité mauritienne, se dévoile à travers son œuvre Pacte de Sang, récemment publiée chez Afrik’a Éditions. Dans cet ouvrage, il mêle avec habileté des éléments d’horreur, d’action, de romance et de tragédie, tout en abordant des thèmes profonds et contemporains.
Pour mieux comprendre l’univers littéraire de l’auteur, nous vous imprégnons de l’essentiel de son message découlant de l’interview exclusive qu’il a accordée à la rédaction de Culture Congo.

Pouvez-vous vous présenter brièvement et nous parler de votre parcours en tant qu’auteur ?
Ibrahim Marie Diop : Je suis auteur, entrepreneur, styliste, designer, scénariste, créateur de contenus, et j’aspire à explorer encore d’autres horizons à l’avenir. J’ai commencé à écrire au collège et au lycée, où je composais principalement des citations et des chansons. Bien que j’aie été musicien, ma carrière dans la musique a été de courte durée, car d’autres ambitions m’ont davantage motivé.
J’ai continué à écrire des poèmes et des réflexions ponctuelles. Un soir, en parcourant Facebook, je suis tombé sur une publication qui suggérait d’imaginer une histoire à partir d’une image. Sur cette image, une belle jeune fille, vendeuse de noix de coco, échangeait un regard avec un garçon devant un bus. La scène était intime, presque suspendue, empreinte de romantisme.
C’est ainsi que j’ai écrit ma première histoire, intitulée AMINA, qui a suscité plus d’un millier d’interactions sur Facebook. Ce fut une révélation pour moi : écrire pour édifier, écrire pour raviver les cœurs assombris par le désespoir. Depuis lors, j’ai enchaîné les textes et les œuvres, construisant une belle et fidèle communauté.

Qu’est-ce qui vous a inspiré à écrire Pacte de Sang ?
L’histoire m’a été racontée par ma mère, bien que de manière vague. J’ai trouvé cette histoire intrigante, bien qu’elle soit courte. J’ai donc pris ma plume et, pas à pas, j’ai insufflé vie à chaque mot, sculpté des scènes épiques et créé des personnages fascinants comme Raissa Kane, Zack Banaken et Aaron. L’inspiration est venue naturellement au fur et à mesure que j’écrivais.
Pourquoi avoir choisi ce titre ? Que représente-t-il pour vous ?
Le titre parle de lui-même. Il révèle les secrets et les parts sombres de l’histoire. Il évoque également les liens que l’homme peut tisser en dehors de Dieu, lesquels ne sont pas « saints ». C’est un pacte de sang qui permet à la protagoniste de transcender sa condition et de s’inscrire dans une lignée royale, entrelaçant ainsi son destin avec celui des autres personnages.

Y a-t-il eu des événements ou des expériences personnelles qui ont influencé l’écriture de ce livre ?
Absolument. Chaque histoire, chaque livre contient une part de moi. Bien que je ne parle jamais de moi directement, mes écrits révèlent le vrai ‘moi’ sous divers aspects. Chaque personnage cache une vérité ou un fait que j’ai vécu, ajoutant ainsi de la profondeur, de l’humanité et de l’originalité à mes œuvres.
Quels sont les thèmes principaux que vous souhaitez aborder dans Pacte de Sang ?
Les thèmes incluent la philanthropie, la préservation de nos cultures, le mariage forcé et ses conséquences dévastatrices, ainsi que la découverte des créatures mythiques africaines, qui enrichissent nos récits contemporains par leur diversité et leur profondeur.
Décrivez brièvement l’ouvrage : genre littéraire, nombre de pages et de chapitres, synopsis, extrait, date de sortie.
Pacte de Sang est un roman unique, mêlant horreur, action, romance, énigmes et tragédie. C’est une œuvre immersive de 238 pages, réparties en 10 chapitres, parue le 20 septembre 2025 chez Afrik’a Editions. Voici un extrait marquant le pacte de sang entre la protagoniste et une famille royale sectaire :
« J’étais allongée sur le dos, mon corps ne me répondait plus. Une forte Présence envahissait la chambre. Quatre personnes en tunique rouge, visage caché, apparurent. Je ne voyais que leurs tuniques et leurs mains. Une voix familière, mais indistincte, me parvint. Je soupçonnais la reine Kiana, mais je n’étais pas certaine.
— Prenez vite son sang, entendis-je dire la femme.
L’une des capuchées s’approcha avec un couteau, tranchant ma main. Je ne ressentais pas de douleur, mais je vis mon sang jaillir dans une coupe.
— Elle a vraiment un sang spécial, son goût est exquis.
À ces mots, je perdis connaissance. »
Comment espérez-vous que les lecteurs réagissent aux sujets traités dans votre ouvrage ?
Je souhaite que les lecteurs réagissent avec une sorte d’exubérance, ressentant toutes les émotions que j’ai voulu transmettre à travers le roman.
Y a-t-il un message particulier que vous souhaitez transmettre à travers ce livre ?
Je veux que les lecteurs comprennent qu’ils sont les architectes de leur destinée, capables de traverser les tempêtes de la vie. Même si tout semble déjà écrit, ils en sont les acteurs principaux. À eux de donner du sens à leur existence.
Pouvez-vous décrire votre processus d’écriture ? Avez-vous une routine ou des habitudes particulières ?
Une image, un mot ou une émotion suffisent à alimenter mon inspiration. Mon secret réside dans la musique, qui me transporte dans des dimensions variées. Souvent, lorsque je suis chargé d’émotions, je m’exprime par l’écriture, surtout tard dans la nuit, lorsque l’inspiration est la plus dense.
Avez-vous rencontré des défis lors de l’écriture de ce livre ? Si oui, comment les avez-vous surmontés ?
Oui, en effet. Avant de publier ce livre, j’ai écrit une chronique sur Facebook qui a rencontré un grand succès, générant plus d’un million d’interactions. Au-delà des chiffres, j’ai tissé des liens forts avec mes lecteurs, qui sont devenus une sorte de famille.
Comment souhaitez-vous que ce livre soit perçu par le public ?
Je veux qu’il soit perçu comme une révélation, une lumière qui éclaire une vérité distincte. Une œuvre de la nouvelle génération, porteuse d’une Afrique renouvelée et unie.
Avez-vous reçu des retours de lecteurs qui vous ont particulièrement marqué ?
Absolument. Je reçois régulièrement des retours positifs, parfois sous forme de longues lettres d’encouragement. Cela me motive énormément dans mon travail d’écriture.
Avez-vous des projets d’écriture futurs en préparation ? Si oui, pouvez-vous nous en dire plus ?
Oui, je prévois de terminer Pacte de Sang, réparti en trois tomes. Avant de publier les deux derniers, je souhaite écrire plusieurs livres liés à Pacte de Sang, tels que :
- Le chapelet d’or
- Yasmine la lionne
- La bague maudite et la dompteuse des anges déchus
- Le roi Alaric et la nouvelle ère des Kikambungurs
- Et enfin Kharfakhoufa.
Certaines de ces œuvres seront des réadaptations, d’autres des continuations de cette saga que j’appelle Le Chromystère. Ce n’est que le début de mon aventure littéraire, et d’innombrables projets mijotent encore, que je préfère garder secrets pour l’instant.
Y a-t-il un sujet que vous aimeriez explorer dans un futur livre ?
Oui, je souhaite aborder le mauvais traitement des orphelins et des enfants abandonnés. Je veux être leur voix, éclairer ces âmes marginalisées.
Y a-t-il autre chose que vous aimeriez partager avec vos lecteurs ou des conseils pour les futurs auteurs ?
À mes lecteurs : c’est grâce à vous que je suis devenu l’écrivain que je suis. Un monde sans lecteurs est un monde sans écrivains.
À mes collègues auteurs : un jour, un écrivain français m’a dit de toujours faire les choses avec excellence, quel que soit le domaine. C’est dans l’effort que réside la satisfaction. Alors, chers auteurs, je vous renvoie l’ascenseur.
Propos recueillis par Masand Mafuta