« Les gardiennes de l’eau sacrée », nouveau projet de création mise en place par la Compagnie Théâtre de Marconte (RD-Congo) et la Compagnie Zoukouyanyan (Guyane). Après 10 jours de résidence, ce spectacle de marionnettes sera joué, pour une première, ce mercredi 20 septembre courant, au centre Wallonie-Bruxelles, dans la capitale congolaise.
Cette pièce de théâtre de marionnettes qui est une suite logique du projet déjà lancé par les deux structures abordant la thématique relative à l’eau, met en scène une histoire d’une famille qui vivait dans un village où le barrage d’eau a été pris en otage. Comme il fallait trouver de l’eau potable pour le nourrisson, c’est par là que tout tourne au vinaigre. Aller vers les sirènes (gardiennes de l’eau sacrée) pour s’approvisionner en eau potable constitue le pire d’obstacles. Ainsi, la situation va vite se décanter.
« Nous rencontrons beaucoup de problèmes dans la nature, les gens n’ont pas la notion de protéger l’environnement. Ce spectacle de marionnettes est plus destiné aux enfants, pour les sensibiliser de garder la nature propre et de ne pas y jeter des déchets et consorts. On y invite également les industries d’éviter la pollution des eaux, en y jetant des résidus toxiques », explique Grace Kiyombo, autrice de la pièce et l’une des manipulateurs sur scène.
Par ce projet qui se joue sous forme d’épisodes, S.Konde, directeur technique de la CTM décrit le type de marionnettes que l’on met devant le plateau. « Nous continuons de faire la promotion des marionnettes que nous avons nous-mêmes créées. Nous recyclons des déchets pour les transformer en marionnettes. Le théâtre de marionnettes est celui qui fait représenter un humain ou un animal, à la différence du théâtre d’objet, dans lequel les objets restent entièrement intacts », précise-t-il.
Durant le travail de résidence, tout a tourné sur la dramaturgie du texte, manipulation, voix, jeu d’acteurs et la synchronisation de l’ensemble du spectacle. « Passer entre la dramaturgie et la réécriture du plateau, telle est l’organisation du travail que l’on a exécutée pour permettre à ce que les choses se passent avec bonheur, plaisir », avance Ulrich N’TOYO, marionnettiste, conteur, comédien et metteur en scène du spectacle, avant de préciser que plus de 8 marionnettes seront manipulés par 3 comédiens qui, chacun d’eux, vont incarner plusieurs rôles, pendant une quarantaine de minutes.
« Dans ce spectacle, le plaisir est de sensibiliser le public sur le danger que représentent la pollution d’eau et le réchauffement climatique. Si on n’a pas le respect de la nature, on est voué à l’échec, et notre monde est en train de s’exploser. C’est parce que l’humain est lui-même premier destructeur de son espace de vie. La place de l’artiste est d’ouvrir le débat, et non d’avoir cette espèce de connaissance qu’il a seul la vérité. On ne détient pas la vérité mais on vient poser des préalables qui vont nécessiter des moments d’échanges ou rencontres, pour que les personnes qui viendront voir le spectacle soient autrement sensibilisées sur les questions relatives à l’environnement », ajoute-t-il.
Après l’étape de la restitution prévue au centre Wallonie-Bruxelles à la date susmentionnée, « Les gardiennes de l’eau sacrée » fera le tour de la capitale congolaise, bien avant sa représentation en France et en Guyane en décembre 2023. Ce spectacle est la continuité de « L’eau ensorcelée » qui a fait la ronde de la ville de Cayenne, capitale de la Guyane, en janvier 2023.
Masand Mafuta