Le secteur du livre en République Démocratique du Congo est dopé d’une énergie considérable, sous l’impulsion des acteurs de ce qu’on peut qualifier: ” la chaîne du livre”. Ces acteurs, dans l’ensemble, oeuvrent chacun en aparté pour asseoir une configuration qui reflète le progrès dudit secteur, en restant au service du consommateur du livre; le lecteur.
Mais est-il que certains acteurs de la chaîne du livre ont oeuvré durant longtemps, sans percevoir la valeur de l’interdépendance des agents qui constituent cette chaîne.
Soucieux d’améliorer cette situation, l’institut français de Bukavu, par le biais du projet Usomi prévoit une série des formations de remise en niveau et/ou de capacitation en vue de permettre aux différents acteurs de la chaîne du livre de comprendre la nécessité de travailler en étroite collaboration et tout de même dynamiser les relations avec les libraires; comprendre leur écosystème.
Dans l’ensemble, parmi les participants figurent les auteurs, éditeurs (ndlr Mlimani, Éditions Ngé, Andi Books, Kivu Nyota), librairies et bibliothécaires (ndlr Bibliothèque Cocorico, Bibliothèque Professeur Laurent Monnier, etc).
Du 10 au 14 septembre, une formation de taille a été enclenchée pour parler de la chaîne du livre et la gestion d’une librairie.
La formation a été conçue et animée par Agnès Debiage, consultante internationale et longtemps auteure, éditrice, libraire en Afrique et co-fondatrice de l’Association Internationale du Livre Francophone. Pendant 20 ans, au sein de l’AILF, elle a accompagné des professionnels du livre en Afrique et dans le monde arabe.
De nature extravertie et éprise d’un sens élevé de dévouement, Agnès a démontré durant la formation que les maillons de la chaîne du livre sont interconnectés et pour mieux déboucher aux résultats considérables, il est substantiel de miser sur une coopération étroite entre les acteurs qui la constituent. Après avoir écrit, l’auteur soumet son manuscrit à l’éditeur, après la publication de l’ouvrage par l’éditeur, le livre est vendu dans la librairie ou alors il est lit dans la bibliothèque. Si dans cette chaîne, une relation de confiance est établie, le consommateur du livre sera enchanté par la qualité de l’œuvre qui sera mise à sa portée.
Le livre en tant que condensé des pensées, des réflexions fécondes ou des critiques, a toujours été un vecteur des connaissances ou d’informations ayant une emprise significative sur les facultés cognitives, affectives et émotionnelles du lecteur, d’où l’intérêt de le peaufiner selon les attentes d’un public cible.
Par ailleurs, Agnès a avoué que la gestion d’une librairie est très complexe. Lors de sa descente avec les participants à la formation au sein de la Librairie Livres pour les grands lacs (Maison Artistique Sim) à Bukavu, elle a expliqué plusieurs notions importantes qui peuvent améliorer la donne, en portant satisfaction au client, et ainsi, améliorer la rentabilité. Évoquant la trilogie des zones: celle d’appel, de choix et du besoin, Agnès évoque certaines erreurs à ne pas commettre si on tient dur comme le fer à rester efficace et efficient.
Outre ce qui précède, nous avons interrogé Mr IRAGI MOZI Irénée, coordinateur du projet dans le cadre du projet Usomi pour cerner les contours de ce projet. Il affirme qu’il est prévu non seulement une série des formations mais aussi, l’implantation des micro-bibliothèques périurbaines pour permettre aux personnes qui ont moins accès au livre, car étant éloigné de la ville de Bukavu, d’armer l’esprit par la lecture.
La formation prend fin le 14 septembre 2024 comme prévu, dans une ambiance conviviale où, grâce aux exercices de brise-glace et la méthodologie particulière d’Agnès, un climat de collaboration a été instauré et prend corps au sein des participants. Pour preuve, des idées novatrices des projets à exécuter en commun sont en train d’être mises en place par les participants.
Il est plausible de dire que l’avenir se présage prometteur pour la suite du projet Usomi.
Coeur Tam Tam KABUYAYA