Du 17 au 21 septembre, la ville de Lubumbashi sera dans la sensation et la vibration des danses et célébration culturelles des festivaliers Bya Ma Ngoma entre l’Institut français de Lubumbashi ( 63, Chaussée de Laurent Désiré Kabila ) , le Centre d’art Waza ( 588, Avenue Adoula, coin Mobutu ) et le centre d’art Biasasa ( 54 Avenue Muana Shaba, quartier Bana Katanga ), cultivant ainsi le relationnel entre les cultures.
Le festival Bya Ma Ngoma a 10 ans d’existence depuis 2015. Créé par Kady MPIANA, danseur, chorégraphe et metteur en scène, musicien, compositeur, historiographe et opérateur culturel, “Bya Ma Ngoma” choisit, en cette neuvième édition, de faire renaître la culture des danses tradi-africaines perdues depuis des années grâce à l’espace qu’il met pour chaque danseur pour s’exprimer professionnellement, pour étudier la danse, la comprendre et son noyau, étudier ses phrases corporelles et les transmettre, comprendre ce qu’est la danse de profession et comment peut-elle subvenir à ses besoins quotidiens.
“J’ai créé le festival Bya Ma Ngoma en 2015 pour faire revivre la culture des danses que nous avions encore petits. Déjà le mot me rappelait l’habitude que nous avions encore petits, vers les années 86-89 de régler nos comptes, rue contre rue avec la danse. Nous faisions des battles et ces battles s’appelaient “Bya Ma Ngoma” (nldr, pour la musique, la danse en français). Cette culture est perdue et je voudrais la faire revivre d’une autre manière par le festival Bya Ma Ngoma”, a souligné Kady MPIANA.
Il faut également signifier que la culture des danses tradi-africaines devrait en principe être transmises de génération en génération, car elle fait partie de notre histoire, de notre culture et de notre identité. Elle est née avec nos grands parents depuis la colonisation et devrait perdurer pour l’héritage des générations à venir. Et le festival “Bya Ma Ngoma” vient soigner et soulever ces questions socio-culturelles et environnementales que nous laissons taire parce que nous n’envions qu’être bureaucrates, ignorant notre culture, celle qui nous a engendrés, léguée par nos aïeux.
“ J’ai travaillé dur pour montrer à ma société que le travail n’est pas seulement le mining. Dans le souci de ne pas voir nos groupes disparaître, j’ai créé cette plateforme d’expression corporelle et je l’ai offerte aux danseurs pour que nous tracions la carte de Lubumbashi d’une manière positive. Le festival Bya Ma Ngoma est comme un bébé. Comme il est à sa neuvième édition, il a grandi. Donc, on prend soin de lui. Nous espérons qu’il changera quelque chose dans le dire, dans les mots ou dans l’articulé de l’éducation de notre environnement et de notre société. Ce qui va nous prouver que Lubumbashi est dans le grand Katanga, le grand Katanga dans la RD-Congo et la RD-Congo dans l’Afrique, l’Afrique dans le monde”, a-il fait savoir.
Entre danse et musique tradi-africaines mêlées aux musiques modernes, notamment le hip-pop et la danse contemporaine, les festivaliers Bya Ma Ngoma nous présentera un programme large, varié et évasif après la conférence de presse du 17 Septembre à l’Institut français de Lubumbashi, avec “Le Tchorbeck”, le concours entre communes le 18 Septembre au centre d’art Biasasa, “Métamorphose” de Kady Mpiana avec les artistes vivant avec déficience physique le 19 Septembre à l’Institut français de Lubumbashi, “Mentale Expérimentale” de Kady Mpiana, un bref aperçu sur les mines congolaises qui ne profitent ni à la population ni à sa faim, mais paradoxalement qui la tuent, le 19 Septembre au centre d’art Waza accompagné d’une série de conférences, débats avec les danseurs ouvert pour discuter de la culture et clôturé le 21 Septembre à l’Institut français de Lubumbashi avec le hip-tra-con, le mélange de la danse traditionnelle, le hip-pop et la danse contemporaine développé par Sarah Mukadi intitulé “Luga”.
A 25 ans de carrière professionnelle, le danseur, chorégraphe et metteur en scène, musicien, compositeur, historiographe et opérateur culturel Kady Mpiana a consacré toute sa vie à la danse et du 17 au 21 Septembre 2024 il la fera bénéficier au public lushois en leur montrant ce que les personnes vivant avec handicap et déficience physique, traitées d’invalides peuvent faire par l’expression corporelle de la danse.
Grady BIZAKI