Ce vendredi 19 septembre 2025, les rues de la commune Katuba seront sous les projecteurs de “Vu et entendu”, une pièce de théâtre de Ghershom Nanukila. Une oeuvre qui s’annonce déjà électrisante et intrigante.
Dans un monde où la vérité est souvent mise à l’écart, la cruauté prend de l’ampleur et le mal s’enfonce dans la société. Certaines difficultés proviennent du silence de ceux qui voient sans dévoiler les méfaits observés. Au milieu de cette injustice, une voix se lève pour dénoncer cette réalité. “Vu et entendu” est une performance immersive de Ghershom Nanukila, où la justice bat son plein afin de changer ce système sociétal.

Après avoir dénoncé les violences muettes subies au sein du foyer, “Vu et entendu” convoque à la barre ceux qui ont vu, entendu, mais n’ont rien dit. Dans cette scène, le coupable n’est plus un individu, mais tout un système de silence et de complicité collective. La pièce s’ouvre sur un tribunal abandonné et vide. Mais les voix féminines reviennent, plus puissantes, pour juger cette fois le silence et l’inaction.
Cette pièce est une suite de “Faites entrer l’accusée”, présentée lors de la Biennale de Lubumbashi Off 2024. “Vu et entendu” est une réflexion de Ghershom Nanukila, en collaboration avec la communauté Elizabeth Kongo.

Elle s’offre comme une interrogation artistique et sociale visant à révéler le véritable coupable des violences domestiques dans nos sociétés africaines et à travers le monde.
“C’est une suite d’un projet qui cherche à éveiller une prise de conscience émotionnelle en interrogeant la place de chacun dans une société corrompue. Le théâtre devient un lieu de confrontation, un tribunal où l’on ne juge pas pour condamner, mais pour éveiller ”, a précisé Ghershom.
La pièce cherche à interroger le rôle de chacun dans un système qui génère la souffrance féminine, puis la tait. Ghershom utilise alors le théâtre comme un moyen de dénonciation mais aussi de prise de conscience.
En soulignant les liens forts avec la première pièce, notamment par les références textuelles aux dialogues de l’ancienne accusée, les échos scéniques (décor rappelant l’ancienne salle d’audience) et le retour d’un personnage central : la femme, cette nouvelle performance témoigne de la continuité d’un projet assidu.
Ghershom Nanukila est artiste pluridisciplinaire, comédien, metteur en scène et community manager du centre d’art et de recherche Picha, ainsi que du programme de la Biennale de Lubumbashi. Il est également le fondateur de la communauté culturelle Elizabethville Kongo.
Cécile Mulumba