Si pour les uns, on reconnaît l’habit par le moine, pour d’autres, les apparences sont trompeuses. Et en Afrique, c’est par l’habit qu’on reconnaît le moine et c’est par le moine qu’on reconnaît l’habit. L’habillement est une référence irréfutable et indéniable dans la culture africaine.
Nos ancêtres ont longtemps conservé la tradition vestimentaire, avec des vêtements faits en tissu et en raphia qui, hélas, perdurent en mal dans les cérémonies, voire des événements rituels ou folkloriques désacralisés.
Pour préserver et promouvoir la culture, comme en est son objectif principal, la rédaction de Culture Congo s’est rendue sur terrain en divers milieux de la ville de Kinshasa et celle de Lubumbashi, particulièrement dans des environnements estudiantins à quoi l’on espère encore trouver la culture et l’éducation qui sont les piliers indissociables d’une nation.
La grande majorité des étudiants préfèrent s’habiller pour plaire aux autres. Ce qui les pousse à couvrir leur corps que de l’habiller. « Cet habillement est un moyen de se faire valoir, une bonne façon de plaire aux hommes », entendons dire certains étudiants.
En effet, ce mode vestimentaire n’est point à réprimander qu’aux femmes qui préfèrent actuellement couvrir leur corps que de l’habiller. Il en est de même pour les hommes qui préfèrent, eux aussi, défier l’habillement décent au phénomène “Swag” (ndlr, de l’anglais, to swagger, fanfaronner, en français).
Par ailleurs, il ne faut pas confondre la mondialisation et la culture. D’une part, c’est ce que nous avons reçu du colon, ce qui nous a été imposé par le colon. D’autre part, c’est ce que nous sommes, ce que nous ne pourrons effacer. La culture est donc notre histoire, une référence de ce que nous sommes, par rapport à notre histoire.
Certes ! Les jeunes ne s’habillent pas tous de la même manière. Certains préfèrent couvrir leur corps et certains autres habiller leur corps. Peu sont ceux qui habillent leur corps et conservent la culture des vêtements en tissu et en raphia perduré par nos aïeux.
La culture congolaise n’a pas seulement perdu son identité, mais aussi et surtout sa notoriété qui, autrefois était, valorisée dans les milieux éducatifs. Avec l’avènement des réseaux sociaux, les choses se sont encore empirées. Les filles comme les garçons s’habillement de manière odieuse qui mettent à nu nos us et coutumes.
Avec un peu de chance, nous espérons que les jeunes habilleront leur corps que de les couvrir, car le corps est sacré et mérite d’être habillé que couvert. Et surtout les autorités académiques ont un grand rôle à jouer pour imposer aux étudiants une ligne vestimentaire, digne d’un milieu éducatif.
DM (Kinshasa) / Grady BIZAKI (Lubumbashi)