Voici près de 5400 ans que le Pharaon Narmer unifia les Etats du Haut et du Bas du fleuve Nil et créa le Kemet (qui signifie le pays des Noirs) appelé plus tard Egypte par les auteurs grecs. Narmer jeta les bases d’un système politique qui dura près de 3000 ans.
Quel était le secret de cette longue stabilité ? Nous allons raconter les différents secrets qui ont permis à nos ancêtres de bâtir une civilisation qui a pu durer si longtemps. Dans cet article, nous allons parler du premier secret : la science comme méthode de la religion.
Le pharaon était considéré comme un dieu
Le pharaon était le représentant des dieux sur terre. Pour faire court, le peuple considérait le pharaon comme un dieu. Cette situation était la même partout en Afrique, même dans d’autres Etats autres que le Kemet.
Le Pharaon avait donc des responsabilités à ne pas faillir à l’égard du peuple pour que le peuple continue à le considérer comme un dieu. Il était censé donner des réponses à tous les problèmes qui se présentaient dans le pays. Comme par exemple : si la nourriture arrivait à manquer, le peuple tournait son regard vers le pharaon qui devait fournir rapidement la solution pour avoir de nouveau la nourriture. Si une épidémie se déclarait, le pharaon devait la stopper rapidement. Si le pays était attaqué par des armées étrangères, le Pharaon devait fournir une armée forte capable de protéger le pays…
Les prêtres maîtrisaient les sciences
Le pharaon avait donc besoin des personnes capables de trouver des solutions aux divers problèmes qui se posaient dans le territoire du Kemet. Ces gens c’étaient des prêtres. Ils invoquaient les dieux et ils observaient la nature pour en tirer des lois qui leur permettait de résoudre de façon concrète ces problèmes. Ils apprenaient donc les lois de la nature et donc la science.
Par exemple, ils étudiaient à quels moments et à quels endroits les eaux du Nil pouvaient augmenter ou baisser. Ils étudiaient le cycle de la pluie : quand et où il pleuvait. Ils étudiaient des mélanges pour conserver des aliments pendant longtemps, pour améliorer la beauté humaine ou encore garder pendant longtemps le corps d’une personne morte… ils étudiaient comment construire des grands bâtiments (les pyramides et autres maisons) pour mettre à l’abri tout ce qui avait de la valeur.
C’est pourquoi les mathématiques, l’agriculture, la géographie, la médecine, la chimie et d’autres sciences qui étaient déjà développés en Afrique depuis des millénaires connurent encore un grand essor dans la civilisation du Kemet (égyptienne).
Les savoirs scientifiques étaient gardés secrets
Ces savoirs devaient néanmoins rester secrets au service du pharaon qui lui était au service de son peuple. Par exemple, les savoirs pour lutter contre une épidémie étaient connus de prêtres qui, au moment venu, appliquaient toutes les mesures de santé publique pour combattre l’épidémie. Toutefois cela devait apparaître aux yeux du peuple comme une œuvre miraculeuse obtenues grâce à l’invocation des dieux.
Les connaissances scientifiques étaient donc réservées aux seuls initiés. L’initiation peut être considérée comme la formation scolaire, professionnelle, ou académique actuelle. À la seule différence qu’au temps de nos ancêtres, au Kemet et partout en Afrique, la religion et la science ne faisaient qu’un. La science était donc considérée comme une méthode religieuse sûre de communication avec les dieux. La science faisait donc partie de la religion.
La maîtrise des sciences : outil du pouvoir de Pharaons
Cette maitrise de la science permettait aux prêtres d’avoir des réponses sur les bonnes saisons pour l’agriculture, maîtriser les techniques des eaux, l’architecture, les armes, les sciences de mélange, la médecine, etc. Le pharaon veillait à ce que sur toute l’étendue du Kemet, les gens ne meurent pas de faim. Quand ils tombaient malades, il fallait que les prêtres leur apportent des soins dignes de personnes qui sont conduites par un dieu (le pharaon). Donc pour faire face à ce défi, les pharaons veillaient a ce que les prêtres maitrisent les sciences. Tel était le premier secret des pharaons.
Auteur : Bienvenu Sene Mongaba