Débutée mardi 01 juin dernier, la 9ème édition du festival théâtral ça se passe à Kin poursuit son bonhomme de chemin dans différents sites du retenus à Kinshasa. A l’affiche, La pièce théâtrale “L’enclos”, écrite par l’auteur togolais Kokouvi Dzifa Galley et mise en scène par la congolaise Kessy Ibrahimu Apendeki, a été présentée mardi 01 juin 2021 lors de l’ouverture du festival à la petite halle de l’Institut Français de Kinshasa et mercredi 02 juin 2021 au Tarmac des auteurs.
Lors de l’ouverture du festival, M. Noël Kitenge, administrateur au Tarmac des auteurs et coordonnateur des activités du festival Institut Français de Kinshasa) a indiqué dans son allocution que la 9ème édition du festival ça se passe à Kin a mis plus l’accent sur le programme “Émergence théâtrale” qui accompagne les jeunes metteurs en scène, comédiens, techniciens dans leur voie pour la professionnalisation. A l’entendre parler, ce programme les aide en même pas à se frayer de l’espace et à rencontrer les professionnels de théâtre pour bénéficier de leurs guidances et orientations adéquates en vue de la continuité améliorée de leur travail professionnel.
En toile de fond, la pièce théâtrale “L’enclos” est une mise en scène de Kessy Ibrahimu Apendeki dont le texte est de l’auteur togolais Kokouvi Dzifa Galley ayant été interprétée par 4 comédiens sur scène. Dans la pièce, on parle de l’alvéole séculaire du veuvage avec comme portrait sombre de Koli qui vient de perdre son mari Dzidzo est confrontée à Kéyi Somchi (garante du rituel). Entre l’affliction du deuil et l’algie sensorielle, suinte puis gicle d’elle, une voix plurielle coltinant le pli de la réminiscence, de la rage, du dépit, tout en portant la promesse du futur.
Le spectacle a été joué sur scène par trois comédiens à l’instar de Jovitha Songwa, Miriam Moleko et Miché Kubembila.
S’agissant du choix porté sur le texte d’un auteur togolais en lieu et place d’une lithanie d’histoires tragi-comiques des auteurs congolais, l’artiste Kessy a livré son assentiment sensible quant à cette histoire qui l’a fort touchée dès sa première lecture d’où elle s’est résolue d’y travailler à fond en proportion de son combat militantiste contre les abus de tout genre que les femmes subissent dans les sociétés africaines.
“J’ai profondément été tombée amoureuse de cette histoire dès la première lecture du fait que je n’aime pas voir les hommes maltraiter les femmes. En tant que dramaturge, je m’inspire trop de contraintes marginalisées que les femmes subissent dans nos sociétés actuelles, du coup je l’ai choisie. Cette histoire relate également la manière dont les hommes chosifient les femmes en les considérant comme des instruments de plaisir et rien d’autres” a-t-elle expliqué lors d’une interview accordée à notre rédaction.
Pour sa part, l’artiste comédienne Jovitha Songwa, actrice principale (Koli), n’a pas cloué sa langue dans la poche pour expliciter le bien-fondé du texte qu’elle a incarné sur scène.
“Quand j’ai pris connaissance de ce texte de 25 pages pour la première fois, je ne l’avais pas aimé et ça a même créé en moi une sorte de révolte. Et bien après, je me suis dit que je dois me sentir hors de moi pour essayer de faire voir la récolte de cette femme. Au fait, ça a été une réussite pour moi de retenir un texte de 25 pages et de le jouer de bout en bout avec la même énergie du début à la fin au regard de tout ce qui était dedans la danse et machin, c’est une nouvelle expérience pour moi. C’est également un crime d’alarme d’une femme qui ne veut pas subir des rituels fallacieux touchant même à son intimité” a-t-elle fait savoir.
En guise de rappel, organisé par la structure Tarmac des auteurs, ça se passe à kin est un festival de théâtre qui donne la parole aux jeunes acteurs. La majorité des pièces programmées sont des premières. Le festival met à l’honneur les écritures contemporaines et propose un théâtre inscrit dans le territoire avec des artistes de la jeune génération, à travers des spectacles nationaux et internationaux. Les activités du festival se poursuivent jusqu’au 08 juin prochain dans certains sites comme Tarmac des auteurs, Institut Français de Kinshasa, Maison Culturelle les Mwindeurs et bien d’autres.
Masand Mafuta