N’ayant point trouvé mieux comme nom d’artiste, Theresa Diakanua Nsilu porte le sobriquet de Mwassi Moyindo depuis le printemps de son âge, dû aux quelconques remarques puériles sur la couleur ébène de sa peau : une manière d’accepter sa négritude pour mieux s’imposer.
Le slam se révèle en elle, mêmement la musique, pour mettre l’accent sur chaque mot, s’arrêter sur chaque vers et suivre les méandres splendides de cette poésie urbaine qui distille tantôt comme du miel tantôt comme du fiel selon l’émotion libérée ; et pour elle, cela s’appréhende mieux comme une sorte de catharsis, car « le slam, dit-elle, m’a aidée à traverser tellement de choses. L’écriture et l’extériorisation, par la poésie, sont tout ce que j’ai toujours souhaité faire. »
C’est donc en 2011, à Brazzaville, qu’elle rencontre le slam, et ce, par le truchement du concours interscolaire de slam qu’organise tous les ans le Styl’oblique. Puis, se suivra un spectacle de Slam organisé en hommage des disparus du 4 mars (2012) où elle fait sa première scène. Dès lors, elle entre dans la cour des grands et s’impose comme voix majeure du Slam en République du Congo en multipliant des scènes tous azimuts.
Invitée en Guinée en mars 2023, dans le cadre du festival des Slameurs de L’Ombre pour « slamer les femmes », Mwassi Moyindo, avec ses 3 titres disponibles, a vécu jovialement ce moment aux couleurs variées, d’un public passionnant et admiratif des mots : « Ça a été un challenge parce que c’était pour la première fois que je jouais dans un stade, j’ai adoré l’expérience et le public présent », a-t-elle précisé.
Quant à la place qu’occupe la femme dans le domaine littéraire, elle renchérit sans ambages : « Quel que soit le domaine, la femme est aujourd’hui présente et valablement représentée. Elle est dynamique, travailleuse et productive, ce qui est le cas du secteur littéraire, et aussi le secteur artistique qui est plus mon secteur. »
Par ailleurs, dans son corpus littéraire, la slameuse Mwassi Moyindo met l’humain au centre de son écriture, de « Zala Yo » à « Luzolo » en passant par « Ngiena », une trilogie rythmique, soignée et magnifique à l’oreille.
L’année 2023 est pour elle, l’année de concrétisation où tout se fera merveilleusement avec le soutien d’ici et là. Elle promet de ne point décevoir son public, et l’exhorte tout de même à entreprendre des bonnes choses tout en étant soi : « Qui que tu sois, où que tu sois, fais un choix, reste-toi ! »
Alvie Mouzita