Le secteur culturel en RDC est émaillé de nombreux défis. Les artistes peinent à trouver des opportunités que l’on peut assimiler à des vitrines sujettes à mettre en évidence le travail des personnes oeuvrant pour la promotion de la culture en tant que telle et des arts.
Néanmoins, ils se démarquent par de nombreuses créations et démontrent une résilience acharnée pour transcender les limites, les embûches de leur domaine de prédilection.
Par ailleurs, certains opérateurs culturels font preuve d’une probité et d’une expertise mises à profit pour l’avancement des arts. Parmi les cas saillants figurent, le festival Ngoma.
Magloire Bolunda, coordonnateur du groupe taccems; la structure génitrice de ce festival a accordé une interview à Culture Congo pour nous aider à mieux cerner les contours de ce projet culturel.
Quant à sa genèse, le festival Ngoma a amorcé ses activités depuis 2009 avec une année ratée. En dépit de cela, les organisateurs se sont octroyés la charge de bosser d’arrache-pied pour mettre en place un espace d’expression, des rencontres et d’échanges entre artistes, opérateurs culturels et tous ceux qui concourent à la promotion de l’art.
Étant aujourd’hui à sa quatorzième édition, le festival Ngoma a un parcours parsemé de succès, peut être en raison du vœu des précurseurs de ce festival qui souhaitent qu’il demeure une institution, un incubateur des talents pour la promotion de l’art; à cela s’ajoute une vive envie d’insuffler un vent nouveau aux futures générations, celui qui balaie d’un revers de la main l’ensemble d’attitudes et pratiques qui freinent l’épanouissement du secteur culturel, en l’occurrence l’événementiel.
La spécificité de cette nouvelle édition, est qu’elle offre non seulement l’espace d’expression aux artistes, mais elle permet également à ces derniers de renforcer leurs capacités sur le plaidoyer artistique, le slam et tout de même la régie son et lumière.
Répondant à la question de savoir, quels conseils il donnerait aux autres opérateurs culturels qui n’arrivent pas à se démarquer dans l’organisation d’événements de grande envergure, il avoue que le secret réside dans une gestion orthodoxe des ressources, mais également la volonté opiniâtre d’alimenter une vision qui correspond aux besoins des enjeux majeurs du secteur culturel, approfondir les connaissances sur la recherche des fonds, considérer l’art comme un travail et non un passe temps, tout en préservant les bonnes relations dans l’équipe de travail. Comme on dit en sociometrie, le meilleur rendement d’un travail est surtout lié à la qualité des relations entretenues entre les membres d’une organisation.
Dès l’annonce de cette nouvelle édition, le public de Kisangani a manifesté un intérêt particulier d’y prendre part en vue de passer des moments mémorables grâce à cette fête culturelle de taille.
En tant que festival pluridisciplinaire, des spectacles relevant de divers domaines artistiques sont attendus. A part Kisangani, des compagnies venant de plusieurs villes sont programmées, entre autres Bunia, Bujumbura, Goma, Isiro, Lubumbashi, Kinshasa et Bukavu.
Que tout celui qui aime l’art ou qui s’attarde sur son pouvoir dans la construction d’un imaginaire de grandeur, se fasse abnégation pour ne pas louper ce grand événement culturel. Bienvenu à l’espace culturel Ngoma du 24 au 30 Août, à partir de 18h.
Coeur Tam Tam Kabuyaya