Du 6 au 10 octobre, la Synergie des Culturels de Goma a réuni quinze (15) journalistes, chroniqueurs et créateurs de contenus culturels autour d’un atelier d’échange et de formation théorique dans le cadre de son ambitieux projet Fusion Créative.
L’objectif de cet atelier a s’est avéré indispensable pour outiller ces acteurs médiatiques sur leur rôle stratégique dans la création, la diffusion et la valorisation des contenus culturels dans un contexte artistique en pleine mutation.

Cette phase des ateliers théoriques, tenu entre les murs de Wito Xr Studio, a été conçue comme une réponse à la désorganisation du secteur culturel local, exacerbée par la crise sécuritaire de janvier 2025.
« Il était urgent de rassembler les forces culturelles de Goma autour d’une même table pour réfléchir à des projets structurants et durables », confie Boniface Nzanzu, chargé de communication dudit projet.
« Réunir les journalistes, chroniqueurs et créateurs des contenus dans cet atelier est pour nous une façon de répertorier les acteurs médiatiques qui interviennent dans notre secteur afin de les outiller et réguler quelques défis déjà visibles », renchérit-t-il.

Deux intervenants de renom ont animé les sessions de formation : Augustin Mosange, directeur du Foyer Culturel de Goma, journaliste et opérateur culturel et David Kasi, journaliste culturel, consultant en communication et créateur de contenus. Ensemble, ils ont exploré les responsabilités éthiques et citoyennes du journaliste culturel dans un environnement où les frontières entre information, divertissement et opinion s’effacent de plus en plus, mais également des outils pratiques dans la production et la diffusion des contenus culturels adaptés aux moyens de bord des journalistes.
Si pendant les deux premières sessions Augustin Mosange a martelé sur le rôle et la responsabilité du journaliste culturel.
« Le journaliste culturel n’est pas un simple relais médiatique. Il est un passeur de sens, un éclaireur, un bâtisseur de mémoire collective », révèle-t-il.
David Kasi est revenu sur des aspects techniques dans la production et la diffusion des contenus culturels tout en soulignant les enjeux et défis des journalistes et chroniqueurs de la ville au pied du volcan.
Les échanges ont mis en lumière la nécessité d’une information culturelle rigoureuse, équilibrée et respectueuse, capable de soutenir les artistes tout en sensibilisant les publics.
L’atelier a également préparé les participants à couvrir la deuxième phase du projet Fusion Créative qui débute en début de semaine prochaine. Elle sera consacrée à la recherche et la création d’œuvres culturelles en vue de leur production et diffusion.
Parmi les participants, Joseph Katusele a salué l’initiative. « Ces ateliers ont été productifs et très pratiques. J’espère qu’ils pourront s’étendre aux prochaines générations de journalistes qui voudront intégrer le monde culturel gomatracien. »
Au-delà de ce cadre théorique, les apprenants auront à marier ce qu’ils ont appris à la pratique dans des sessions de recherche et de production des artistes de ladite synergie.
Le projet Fusion Créative incarne une vision celle d’une synergie culturelle engagée, porteuse des valeurs, et capable de contribuer à une culture libre, ouverte et profondément humaine. Une synergie qui pourrait bien redonner à Goma sa place de carrefour artistique et intellectuel en Afrique centrale.
Amani Lugero