Dans un monde où les croyances traditionnelles agissent comme une prison mentale, condamnant les enfants à vivre pour les autres plutôt que pour eux-mêmes, Moïse Mpangani Munganga lance un cri manifeste pour appeler à la responsabilité parentale. Son objectif est de bâtir une culture où l’enfant africain n’est plus esclave d’un héritage invisible.
À travers son livre “La dette invisible : comment nos enfants paient le prix de nos manques”, l’auteur met à jour l’hypocrisie qui ronge nos sociétés africaines, plaçant l’enfant dans l’obligation de rembourser, toute sa vie, les sacrifices de ses parents.

Avec une écriture fine et sensible, Moïse Mpangani explore plusieurs thèmes essentiels tels que la mentalité d’investissement parental, les conséquences psychologiques et sociales, ainsi que le regard spirituel et biblique sur la parentalité et la richesse.
Publié aux éditions Cortex Editions, “La Dette Invisible” est un essai de philosophie sociale qui compte environ 126 pages, réparties en trois grandes parties :
- L’enfant comme investissement – une aberration évolutionnaire et culturelle.
- Le regard biblique sur l’enfant et la richesse, déconstruction des interprétations occidentales et appel à une lecture africaine.
- L’enfant, non pas comme un projet de secours, mais comme un porteur de destinée.
Chaque page traduit un déséquilibre dans la relation éducative, où la reconnaissance devient une dette plutôt qu’un choix.

“La dette invisible désigne cette obligation morale implicite que les parents imposent, consciemment ou non, à leurs enfants : celle de réussir pour rembourser les sacrifices faits pour eux. Elle prive l’enfant de son autonomie et empêche les parents de rechercher leur propre accomplissement,” souligne l’auteur.
L’objectif est de libérer les consciences afin que les parents comprennent que l’amour ne doit pas devenir une dette, et que les enfants apprennent qu’ils ont le droit d’exister pour eux-mêmes. Pour cela, Moïse Mpangani a mené une recherche approfondie pour mieux ancrer sa réflexion :
“Les travaux de Frantz Fanon sur la libération psychologique, de Paulo Freire sur l’éducation libératrice, et les réflexions bibliques sur la responsabilité parentale ont beaucoup nourri mon approche. J’ai également observé des modèles sociaux contemporains, notamment en Occident, où les parents préparent leur autonomie financière sans transférer ce poids à leurs enfants,” renchérit-il.
Dans un contexte social inspiré de la vie réelle, son écriture suit un processus très personnel et délicat :
“J’évoque plusieurs cas tirés de la vie réelle : des enfants forcés d’abandonner leur vocation pour embrasser un métier ‘rentable’, des familles où la réussite devient un instrument de domination émotionnelle… J’ai alterné entre recherche académique, réflexion spirituelle et expériences vécues. Le plus grand défi a été d’aborder un sujet sensible sans heurter, mais en provoquant une vraie réflexion. Je voulais écrire avec amour et lucidité, pour éveiller sans accuser,” déclare Moïse Mpangani.
Par son œuvre, il montre sa volonté d’éveiller une prise de conscience collective qui révèle les réalités vécues tout en garantissant son authenticité et sa liberté.
“J’ai appris que la vraie liberté commence par la reconnaissance de nos chaînes intérieures. Écrire ce livre m’a libéré de certaines attentes et m’a rappelé que l’amour, pour être vrai, doit être inconditionnel. C’est aussi une leçon d’humilité : on ne change pas le monde d’un coup, mais mot après mot, conscience après conscience,” conclut-il.
Moïse Mpangani Munganga est politologue de formation et écrivain engagé en faveur de la reconstruction morale et intellectuelle du continent africain. Son parcours, à la croisée de plusieurs mondes — l’armée, la recherche, l’écriture et l’éducation citoyenne — lui a permis d’apprendre la rigueur, la responsabilité et le sens du devoir. « La dette invisible » est sa première oeuvre, sortie le 27 septembre 2025.
Cécile MULUMBA