La Cie Jacques Bana reste fidèle à sa vision de professionnaliser le secteur de la danse en RDC. Durant deux jours, soit du 9 au 10 octobre, elle a organisé un atelier de renforcement des capacités pour 30 danseurs issus de quartiers populaires de Kinshasa, dans son espace culturel Ntongo Elamu, avec le soutien financier de l’ambassade d’Espagne en RDC.
Répartis en deux groupes de quinze, ces danseurs ont participé à un atelier interculturel et multi-styles animé par la chorégraphe espagnole Beatriz Santiago, accompagnée de son équipe : Ludia Rodriguez au chant, Miguel Horacio Rosa à la percussion, et Daytan Yahan à la guitare. Tout s’est déroulé dans un climat d’échange et de partage d’expériences.

« Il est très important pour moi de vous enseigner notre danse et de vous montrer comment nous la pratiquons, car il y a beaucoup de similarités avec vos danses d’ici. C’est une grande opportunité pour moi. Je suis très contente et émue, et vous êtes vraiment magnifiques. C’est pour cette raison que je suis ici. Merci beaucoup », a déclaré Beatriz Santiago aux danseurs congolais pendant la formation.
Flamenco : une danse espagnole au cœur de l’atelier
Le flamenco est une danse andalouse expressive, caractérisée par des mouvements passionnés, un port de tête fier et des gestes fluides. Les danseurs utilisent des pas rapides, des frappements de pieds (zapateado) et une forte expressivité émotionnelle. Bien qu’il existe des structures de base, l’improvisation permet une grande individualité, rendant chaque performance unique.

« Notre danse, le flamenco, se pratique avec les pieds, les bras, et nécessite une bonne coordination. Cela s’appelle le zapateado. Les bras jouent également un rôle essentiel, mais le plus important est le sentiment — c’est très direct et intense », a-t-elle expliqué.
Au cours de l’atelier, un moment inédit s’est dégagé où les danseurs congolais ont, à l’improviste, intégré diverses tendances urbaines et traditions de la danse congolaise. Ce procédé a captivé l’attention des Espagnols, témoignant de la puissance de la performance.

« Je suis à Kinshasa parce que j’adore l’Afrique, votre culture, ainsi que votre danse et votre musique. Vous êtes une grande étoile de l’art et un transmetteur de tous les musiciens et de toutes les musiques. C’est pourquoi il a été très intéressant pour moi d’apprendre votre danse et votre culture, et de les mélanger avec le flamenco », a-t-elle ajouté avec enthousiasme.
Les danseurs congolais, participants à ces deux jours d’atelier, ont salué cette initiative fructueuse et enrichissante pour leur carrière professionnelle. Ils ont appris des techniques de danse espagnole qui leur seront bénéfiques dans leur pratique quotidienne.

« Nous avons enrichi notre répertoire avec des danses espagnoles, notamment leur danse traditionnelle, classique et moderne. En tout, nous avons exploré plus de cinq styles de danse. Cet atelier a été très bénéfique pour nous. Nous remercions également l’ambassade d’Espagne d’avoir soutenu ce projet. Nous sommes profondément reconnaissants envers la Cie Jacques Bana Yanga ainsi que notre leader qui milite toujours pour la réalisation de nos objectifs », a déclaré David Kazembe, participant à l’atelier et danseur interprète au sein de la Cie Jacques Bana Yanga.
Forte de son expérience en matière de formation de jeunes danseurs et chorégraphes congolais, la Cie Jacques Bana Yanga a mis en place un programme triennal pour le renforcement des capacités et la professionnalisation de 60 danseurs interprètes et 15 chorégraphes venant de l’ensemble du territoire congolais, avec l’expertise de professionnels de danse de renommée internationale.
Cet atelier, dont la restitution a été réalisée lors de la clôture de la semaine espagnole à Kinshasa sous les planches de la grande halle de l’Institut Français de Kinshasa, a été organisé en prélude à la 15e édition du Festival International de Danse « Me Ya Be », prévue en avril 2026.
Masand Mafuta