L’ancien musicien des orchestres «Les Redoutables», «Les Yatoupas» Arthur Mutoka, a déclaré samedi à l’ACP que l’artiste musicien Nicolas Kasanda wa Mikalay, alias «Docteur Nico», reste un guitariste solo de référence de l’histoire de la musique congolaise moderne, à l’occasion du trente troisième anniversaire de la disparition de cet instrumentiste, décédé le 22 septembre 1985. «Il est parmi les pionniers de la musique classique congolaise que tous les amateurs congolais de la guitare considèrent comme une véritable légende vivante, un génie que personne n’a su imiter», a-t-il indiqué, en invitant la jeunesse congolaise à s’inspirer de ses œuvres et de son témoignage pour exceller dans la profession. « Docteur Nico jouait sa guitare avec le cœur et ses doigts exécutaient l’expression d’un langage mélancolique face à ses mélomanes », a-t-il soutenu, ajoutant que la spontanéité et le sens poussé de l’improvisation avaient caractérisé son style.
Parmi ses œuvres on retiendra : «Bougie ya motema» «Suzarina» «Zadio» «Bolingo ya sens unique» «Echantillon ya pamba» «Bolingo po na kisi te» et tant d’autres, qui constituent dès par leur contenu, un héritage artistique de ce génie de la musique.
De l’African Jazz à l’African Fiesta
Nico Kasanda a commencé à jouer la guitare en 1953, à l’âge de 14 ans, au sein du groupe African Jazz, de Joseph Kabasele, dit Grand Kallé. Au moment de la dissolution de l’African Jazz en 1963, Docteur Nico et Tabu Ley Rochereau, alors chanteur principal du groupe, se décident de créer l’African Fiesta, un orchestre qui a rapidement gagné la notoriété en Afrique.
C’est vers les années 1970 qu’il se retire de la scène musicale à la suite de la faillite de son label musical belge, pour se consacrer à quelques enregistrements au Togo. Nicolas Kasanda est né le 7 Juillet 1939 à Mikalay, au Kasaï-central et a fait des études mécaniques chez les Frères des écoles chrétiennes de Leo II. Il est mort en 1985 dans un hôpital de Bruxelles, à l’âge de 46 ans.
ACPCongo