Dimanche 7 novembre 2021 a été célébrée la 29ème édition de la Journée internationale de l’écrivain africain. L’occasion pour l’auteur engagé, Richard Ossoma-Lesmois, de rappeler d’autres actions que pourrait mener un écrivain aux côtés des personnes précaires. Ainsi porte-t-il la voix des personnes drépanocytaires stigmatisées à travers son ouvrage, Passez le test ! L’électrophorèse m’a sauvée ; Réussir sa vie malgré la drépanocytose. Roman publié en Allemagne, aux éditions Muse.
L’univers de ce roman, c’est la drépanocytose. Si la maladie reste méconnue du public ordinaire, voire de la plupart des professionnels de santé, la drépanocytose fait l’objet de nombreux préjugés dans l’esprit des africains. Le récit participe à la sensibilisation en relatant une errance médicale vécue par Imbot, héroïne du roman, à la recherche d’une guérison contre la drépanocytose à traitement forcé. Entre les tâtonnements de diagnostic à la clinique Laquintinie à Douala, au Cameroun, et l’apparition d’Ulcère à Lomé hôpital, au Togo, Imbot voit son corps devenir un réceptacle de douleurs. Quarante ans de guérisseurs et de soignants sans suite probante. Et la drépanocytose sévissait toujours dans son corps. Jusqu’à son évacuation sanitaire à Noisiel, en France, pour se subir un test électrophorèse.
A partir des conclusions affichées par cet examen de l’hémoglobine, les médecins parviennent à identifier la maladie qui lui pourrissait la vie : la drépanocytose.
« Au départ, j’ignorais tout ce que signifiait mon parcours de soins. Je n’appréhendais pas mon errance médicale. Quel sens donné à un tel parcours de soins ? Mais à base d’indices, des faits, des souffrances physique et psychique éprouvées, je réalisais que j’étais une âme qui prenait ce qu’on lui donnait. On me donnait la drépanocytose, on ne m’ôtait pas la vie par la maladie. Maintenant, j’arrivais au bout de la souffrance. Je gagnais mon combat : sortir la drépanocytose de l’oubli, des préjugés maléfiques que l’on entourait à la maladie. Par la connaissance acquise à propose des formes par lesquelles se manifeste la pathologie, et l’électrophorèse pratiquée, je parvenais à identifier le mal qui me rongeait la santé », pleure la patiente dans le livre.
Auteur impliqué dans la lutte contre la drépanocytose en Afrique centrale, Richard Ossoma-Lesmois intervient directement auprès des personnes à travers une aide multiforme. En République démocratique du Congo, dix mille personnes meurent chaque année de la drépanocytose. Principalement, les enfants de moins de sept ans et les jeunes de moins de 34 ans. Les filles drépanocytaires éprouvent une honte à parler de leur maladie. Affectant le sang, la drépanocytose est une maladie très stigmatisante. Dans la ville de Gbadolité, un partenariat liant l’écrivain Richard Ossoma-Lesmois à l’Association de soutien aux personnes drépanocytaires (ASPD) a permis de recenser 1420 enfants abandonnés à leur triste sort, en août 2021. Les mécanismes de prise en charge des personnes touchées par la drépanocytose sont quasiment inexistantes dans plusieurs régions de la RDC.
Depuis janvier 2021, l’écrivain humaniste, Richard Ossoma-Lesmois, soutient deux adolescents âgés de 17 ans et 23 ans à Kinshasa. Christian Mpela et Modeste Modekepa. Le premier bénéficie d’un don trimestriel de médicaments traitements drépanocytose, le second profite en plus d’un soutien scolaire pour sa formation en 3ème année Gradua Sciences infirmières, Orientation hospitalière à l’ISTM de Karawa au nord Ubangui.
Etre écrivain aujourd’hui dans les sociétés contemporaines africaines, c’est aussi participer tant, aux actions sociales qu’aux causes impliquant les plus fragiles et les personnes précaires, signifie très en verbe, Richard Ossoma-Lesmois.
La rédaction