Lundi 3 novembre, les élèves du Groupe scolaire du Mont-Amba ont été bercés au rythme du patrimoine congolais lors d’une conférence organisée dans le cadre du projet PICCO (Patrimoine, Identité Culturelle et Conservation).
Placée sous le thème « Nous avons des lacunes et les musées hors les murs », cette rencontre a permis à ces élèves de s’approprier leur héritage culturel à travers des exposés engagées.

Selon la demande des Musées Universitaires de Kinshasa, les élèves devraient répondre à un questionnaire d’enquêtes sur deux masques traditionnels, point focal de leur exposition. En voici les détails :
Le masque KANKUNG : originaire du peuple Suku, ce masque n’a pas une vocation artistique mais rituelle. Utilisé pour réincarner les esprits ancestraux auprès des jeunes garçons de 8 à 14 ans, dans le cadre d’un rite de circoncision accompagné d’un kuzi au fond du village, ce masque symbolise la bénédiction, assure la fertilité des initiés et sert à intimider les jeunes indisciplinés ;
Le masque TSHIHEWU : utilisé par les peuples Luba du Kasaï, ce masque représente un ancêtre féminin. Il est porté par les Tshokwe lors d’un rituel initiatique destiné aux jeunes hommes. Il incarne la bonté, l’élégance et les qualités de la femme idéale selon les traditions tshokwe. Ce masque a été rendu au président Félix Antoine Tshisekedi comme coopération artistique par le Roi Philippe de la Belgique le 8 juin 2022 pour une période indéfinie car ce masque a été acheté au Congo chez un chercheur d’arts et l’image de ce masque se trouve au billet de 50 CFD.

À l’issue de cette restitution, les élèves ont exprimé leur volonté de voir ces patrimoines être mieux connus et transmis à toutes les générations.
« Nous avons accueilli ce projet grâce à nos autorités scolaires. Nous souhaitons qu’il soit étendu afin que chaque enfant sache qu’il y a de vraies légendes en RD-CONGO. Nous devons les connaître pour les préserver pour les générations futures », a déclaré Bonheur Malungwema, élève de 4e année littéraire.

Ces deux masques ont été exposés par 15 élèves, dont 5 finalistes et 10 pré-finalistes, repartis en 3 groupes. Une initiative indispensable pour stimuler le goût de la recherche sur l’héritage culturel congolais auprès de la jeune génération.
« Nous voulons que les élèves s’approprient leur patrimoine en recueillant des témoignages et en posant des questions, même aux non-experts, pour faire parler les mémoires populaires », a martelé Israël Prince Oungenga, conservateur de MUK et Responsable du projet PICCO, sur l’objectif de cette initiative.
La conférence a été honorée par la présence de Mme Joséphine Cishala, directrice du MUK qui a salué l’implication des élèves :

« Nous sommes réunis ici grâce à Wallonie-Bruxelles Internationale et au projet PICCO pour initier les élèves à la conservation du patrimoine culturel. Nous avons été agréablement surpris par la qualité de leurs interventions. Nous allons continuer à collaborer avec les écoles pour faire avancer ce projet. »
Cette activité a été également ponctuée par la présence de la professeure Muriel Verbeck (EAS), le photogrammètre Théophile Mafuta, ainsi que les autorités scolaires.

Pour sceller cet événement, un prix sera décerné à ces élèves lors de la clôture de la semaine culturelle du PICCO à Kinshasa, prévue ce vendredi 07 octobre 2025 au Centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa. Ils seront également présentés comme les ambassadeurs du patrimoine congolais.

En clôture, PICCO, en collaboration avec le Musée universitaire de Kinshasa et Wallonie-Bruxelles International, a annoncé qu’un prix serait remis aux élèves lors d’une cérémonie au Centre culturel Wallonie-Bruxelles de Gombe, où ils seront présentés comme ambassadeurs du patrimoine congolais.
Milca Nlandu
