Le réalisateur congolais Trésor Malete a présenté, le dimanche 2 novembre, au Centre culturel et Artistique pour les Pays d’Afrique Centrale (CCAPC), ses deux films titrés « Le 30 février » et « Le fruit de l’effort », lors d’une projection dominicale organisée par Le Grand Tambour, une initiative exclusive à ce grand temple de la culture en RDC.
Ces deux œuvres, l’une de fiction et l’autre documentaire, explorent les thèmes de l’éducation, du travail et de la persévérance. Dans « Le 30 février », Trésor Malete aborde la question de la scolarisation et de la responsabilité parentale.
« Le film parle de l’éducation. J’ai voulu sensibiliser les parents à mieux suivre la scolarité de leurs enfants et à lutter contre les antivaleurs comme l’école buissonnière », explique le réalisateur dans une interview accordée à culturecongo.com
À travers cette fiction symbolique dont le titre évoque une date imaginaire, le 30 février, pour illustrer l’absurde et l’irréel, Trésor Malete souhaite inciter les familles à accorder plus d’importance au suivi éducatif.
« Je voulais faire ce film pour encourager les enfants à prendre conscience de la valeur de l’école et rappeler aux parents leur rôle dans la réussite scolaire », ajoute-t-il.
Son second film, « Le fruit de l’effort », propose une réflexion sur la détermination et la discipline personnelle. Selon le réalisateur, ce documentaire rend hommage au courage et à la résilience dans un environnement souvent hostile aux créateurs.
« Le message que je veux que le public retienne, c’est celui de l’éducation et de la formation. C’est grâce à ma mère, qui joue aussi dans mes films, que j’ai appris la valeur du travail et de la persévérance », confie-t-il à notre rédaction.
Formé à l’origine en électricité industrielle, Trésor Malete s’est tourné vers la réalisation après une formation en multimédia dispensée par une structure américaine. Il a fait ses premiers pas au Royal Art Studio avant de se lancer en tant que réalisateur indépendant.
« J’ai ajouté mes compétences techniques à ma passion pour le cinéma, et deux ans plus tard, j’ai décidé de produire mes propres films », raconte le cinéaste.
Le parcours n’a cependant pas été sans difficultés. Le réalisateur reconnaît avoir affronté plusieurs obstacles, notamment lors du recrutement des acteurs.
« Trouver les acteurs a été compliqué. Ceux qui étaient déjà connus ont décliné, et j’ai dû former moi-même les personnes choisies. Heureusement, des amis m’ont aidé à finaliser les projets », a-t-il ajouté.
Il a également déploré le manque de soutien institutionnel pour la concrétisation de ce projet. Malete a confié à notre rédaction qu’il a déjà sollicité l’appui du ministère de la Culture et, « Malheureusement, je n’ai pas été reçu », regrette-t-il.
Malgré ces contraintes, ses œuvres commencent à se faire remarquer à l’international. « Le fruit de l’effort » a été sélectionné à six reprises dans des festivals à travers le monde, dont un en Inde où il a obtenu une mention honorable.
À noter que le film « Les Retrouvailles » de Valerian Mbala a également été projeté après ceux de Malete. Cet événement, qui a réuni un public venu des quatre coins de Kinshasa, s’est clôturé par un échange entre le cinéaste et les spectateurs.
Horace M.
