Les Congolais ont réfléchi sur la vie du livre et les droits d’auteur à l’occasion de la journée mondiale consacré par l’Unesco au livre et droits d’auteur. L’Institut français de Kinshasa, en collaboration avec l’Institut supérieur de statistique de Kinshasa (ISS/KIN), plus précisément sa section des Sciences et techniques documentaires, a organisé dernièrement la journée mondiale du livre et du droit d’auteur en présence des spécialistes du livre et d’autres invités du monde scientifique. Deux thèmes ont été retenus à cette occasion : « Robert Estivals et la Bibliologie » animé par le professeur Bob Bobutaka de l’Institut supérieur de statistique de Kinshasa et de l’Université de Kinshasa et « Droit d’auteur » par prof Bertin Makolo de la faculté des Lettres de l’Université de Kinshasa.
Le chef de travaux Fulgence Kabeya (modérateur) a salué le partenariat que l’Institut Français de Kinshasa entretient avec la section Sciences et techniques documentaires de l’Institut supérieur de Statistique de Kinshasa (ISS/Kin). De son avis, cette section a l’obligation de promouvoir la culture de la lecture chez le Congolais.
Pour le professeur Bob Bobutaka, on ne peut pas parler de culture universelle sans parler de la France, car elle s’est imposée avec la création de l’Unesco. L’idée de la bibliologie a existé depuis longtemps mais c’est la France, à travers le professeur émérite Robert Estivals, qui a milité afin que le monde considère la bibliologie comme science. Il est le fondateur de l’Association internationale des bibliologues (AIB) depuis 1988. Il a consacré une partie de sa vie intellectuelle à l’accompagnement des Africains dans le domaine de la bibliologie. Pour le moment, la RDC est troisième après la France et la Tunisie pour ce qui est du nombre de bibliologues.
Le prof Bob Bobutaka considère la bibliologie comme étant science de l’écrit (consignation) inventée dans l’espace francophone. D’où, le monde francophone doit soutenir cette discipline scientifique et travailler à sa promotion. Dans ses explications, le prof Bobutaka qualifie la bibliologie de science de la vie, car elle pend en compte les traces de la vie de l’homme depuis la période prénatale à l’après-vie.
Quant au prof Bertin Makolo qui a planché sur « Si un écrivain peut vivre de ses droits ». Il a présenté les relations qui existent entre l’écrivain et l’éditeur ; l’éditeur et le libraire. La relation écrivain-éditeur s’établit lorsque le manuscrit est accepté par l’éditeur. Cet acte donne à l’écrivain l’occasion de signer un contrat. Généralement, un écrivain gagne 10% à 25%. Le prof Bertin Makolo constate que les droits d’écrivains congolais ne sont pas protégés et respectés. Cela, par manque de politique nationale sur le livre.
Le prof Bertin Makolo a rappelé qu’à Kinshasa ce sont les pères de Scheut, les filles de Saint Paul, Saint Paul, Editions de Loyola(Jésuites) qui continuent à éditer des manuels scolaires malgré le plagiat organisé par des inspecteurs de l’Enseignement en complicité avec les promoteurs d’écoles.
Le secrétaire général de l’ISS/Kin, professeur Denis Nzonkatu, a fait observer que la plupart des livres mis à la disposition des Africains ont été écrits par les Occidentaux. Raison : l’Afrique ne soutient pas ses écrivains.