Comme il était de passage à Kinshasa, le très redoutable auteur congolais Albert Kokolomami Odimba a saisi la balle au bond pour présenter « Divorcez », son tout premier roman qui, publié aux éditions Afri’Ka, a été porté aux fonts baptismaux, samedi 11 mai 2024, à la bibliothèque Wallonie-Bruxelles.
Nombreux pouvait bien croire que l’auteur raconte sa propre histoire dans le livre, alors qu’il décrit juste un fait de société qui défraie la chronique en RD-Congo. Il donne sa version des faits par rapport à ce qui se passe dans de nombreux foyers où le mariage devient hypothèque avec un seul objectif de faire des enfants et rien d’autres de plus.
« J’ai raconté cette histoire fictive à travers laquelle j’aborde plusieurs thématiques de la vie quotidienne avec un avocat au centre. Ce titre est à l’impératif et est juste question d’un appel qu’il faut contextualiser. – Divorcez – est un appel non pas aux mariés mais du père de Malaïka, personnage du roman, à sa fille la première année du mariage qui, sage, a compris que ce dernier était sans avenir pour ce qu’il lui faisait subir son mari. Ce mot fait partie de l’histoire, pas de moi », a-t-il éclairci à cette question lui étant posée dans l’assistance.
Dans sa recension bien ficelée sur l’ouvrage, M. Jean-Marie Ngaki, critique littéraire et professeur à l’INA, est revenu sur le fait que la société congolaise se voit hypocrite dans le domaine de divorce. Pour lui, les gens sont capables de trouver des raisons pour cacher leur propre problème. « Le sentiment de l’auteur, c’est cette révolte c’est-à-dire mettre les doigts sur les plaies en estiver le plus et espérer la guérison pour notre société ».
« Ce titre est pour découvrir comment la société congolaise est hypocrite dans le domaine de divorce et nous devons dénoncer cette hypocrisie. La première cause, c’est le mariage. Un célibataire ne peut pas divorcer ni encore un veuf ou veuve. Lorsqu’on est marié, on doit savoir que le divorce peut arriver et nous devons garder cette réalité en face, au moins l’avoir dans notre rétroviseur, car c’est quelque chose qui touche toute une personne », a-t-il avancé comme hypothèse.
Dans cette œuvre de 197 pages, Malaïka qui, frôlant ses 50 ans, tombe sur une histoire embarrassante de son mari, pasteur d’une grande église à Kinshasa. Durant 30 ans de mariage, le couple n’a pas eu d’enfants mais la femme s’est montrée serviable et a bien pris soin de 4 enfants de son mari, conçus hors mariage. Comme « Divorcez », tel est l’appel de son père résonne encore dans tête, dès la première année de leur mariage, Malaïka prendra une ferme décision jusqu’à demander le divorce.
Chose étonnante, l’histoire prend une autre tournure. La femme finira par croiser sur son chemin, un jeune avocat qui se déchire entre coup de foudre et déontologie de sa profession. Trêve de discours ! l’important est que chaque lecteur s’aperçoit, lui-même, de la fin de l’histoire, et surtout, après la lecture dévorante er sans modération de ce bijou littéraire.
Faisant suite de sa première œuvre dénommée Des toges préjudiciables aux justiciables, parue en 2022, disant que c’est sa contribution pour l’amélioration de la justice en RD-Congo, ce chef-d’œuvre est disponible aux éditions Afri’ka, à un prix très abordable. Commandez et lisez-le afin de découvrir, vous seuls, cette belle histoire à plusieurs rebondissements.
Masand Mafuta