L‘Université de Kinshasa dotée, lundi 15 avril 2024, d’un dispositif de projection holographique de données 3D, fruit d’un partenariat entre l’Université de Kinshasa (RD-Congo) et l’Université de Liège (Belgique) sous couvert du projet Patrimoines, Identité Culturelle et Conservation (PICCO).
Comme il a été question de présenter ce matériel de grande valeur aux autorités académiques et conservateurs du musée de l’Unikin, un symposium sur le patrimoine, la restauration’ et l’identité culturelle a été organisé avec comme thème à la clef “Nous avons des lacunes”, afin de mener des études approfondies sur les sources de provenance de quelques œuvres contenues dans ce dispositif, tout en y apportant des informations précises et détaillées. Une exposition itinérante y était également au rendez-vous.
Parlant de l’utilisation de ce matériel de haute définition, le concepteur a martelé qu’il faudrait former une personne qui sera habilitée à transmettre ces connaissances spécifiques aux partenaires locaux. Par la suite, il a expliqué les trois étapes ayant abouti au stockage des données dans cet appareil.
“Il faut avoir une formation un peu spécifique que nous donnons à un chercheur de l’Unikin pour le moment et ce dernier pourra lui-même diffuser cette formation à tous les partenaires locaux. La 1ère étape consiste à numériser en 3D des objets qui sont dans les musées. Pour ce faire, on utilise une technique qui reconstruit en 3D les objets à partir des photographies. La 2è étape consiste à prendre ce modèle et le mettre sur un site web en ligne https://picco.uliege.be sur lequel tous les objets sont déposés. Et la 3è étape consiste à traiter ces donnes pour les importer dans l’hologramme et les visualiser dans le dispositif”, a-t-il expliqué.
“Nous avons amené un dispositif technologique qui permet de visualiser des objets d’arts sous forme d’hologramme, ce qui permet de déplacer virtuellement des objets du musée vers l’hologramme pour les amener dans la province, les villages ou à la rencontre de différents publics, hors les murs du musée”, a expliqué Pierre Hallot, Professeur Ordinaire et Doyen de la faculté d’architecture à l’Université de Liège.
Bien avant la visite guidée du musée, une démonstration de l’appareil a été faite devant les autorités académiques, le corps scientifique et les conservateurs, ce qui a permis de visualiser deux objets venant du musée de l’Unikin, un élément du musée de Lubumbashi et trois éléments de la collection de l’Université de Liège. Et ce, un moyen d’échanger des objets, tout en les présentant conjointement quelles soient leurs sources de provenance.
Le recteur de l’Université de Kinshasa, le professeur Jean-Marie Kayembe s’est dit fier de l’acquisition de cet appareil numérique de haute définition qui contribuera à la promotion des musées universitaires. “Veuillez transmettre à Madame la rectrice de l’Université de Liège, nos sincères remerciements et pour cette franche collaboration qui nous permet d’accéder virtuellement à tout ce que nous avons ici à notre musée”, peut-on déduire de son allocution.
La professeure Verbeeck Muriel, faisant partie du projet, précise que cet hologramme sera hébergé pour le moment à l’Unikin et une formation de perfectionnement a été déjà planifiée pour permettre sa gestion autonome et complète par les partenaires locaux. Elle espère que celui-ci permettra de mettre en avant les collections des partenaires du projet.
“Je tiens à remercier chacun de ceux qui ont continué à s’investir dans le projet, même quand des écueils transitoires ou contraintes ont postposé les manifestations concrètes. Mais enfin, nous y sommes, grâce à vous, grâce à tous ceux qui ont embarqué dans les objectifs assignés. C’est avec plaisir que nous inaugurons donc cette activité”, a-t-elle concédé, lors de son discours.
Pour le reste de deux jours, soit entre les 16 et 17 avril 2024, Une exposition itinérante a été organisée à cheval entre le Marché Bikeko (Place royale/Gombe) et à ciel ouvert devant le bâtiment administratif de l’Unikin. Au marché Bikeko, il était également question d’échanger avec les marchands d’arts sur les informations que l’on peut recueillir de quelques objets d’arts contenus dans le matériel et la faisabilité de restauration de quelques œuvres d’arts.
Les Musées Universitaires de Kinshasa regorgent d’ objets ethnographiques, anthropologiques et ceux de la préhistoire et d’archéologie y compris le musée en plein air, avec les œuvres d’arts érigées au campus de l’université. Elle compte plus de 18.000 pièces d’ethnographie, à peu près 10.000 pierres lithiques.
Masand Mafuta