La compagnie Tam-tam Théâtre a lancé, mardi 24 mai dernier, l’édition 2022 du Festival International des Arts du récit et de la parole, autrement dit “Lisapo”, à la grande halle de l’Institut Français de Kinshasa, dans la commune de la Gombe.
Dans son mot d’ouverture, M. Valentin kuamba, directeur du festival, a laissé entendre que ce grand événement de la parole d’Afrique centrale qui est ouvert à toutes les cultures, n’exige rien d’autres que la vigueur de bons spectacles car l’ambition ne se limite pas seulement à remplir les dalles mais à produire et à présenter de bons spectacles.
Le représentant de Madame le ministre de la culture, arts et patrimoines, M. Ibongo Joseph a, à son tour, porté un message selon lequel le festival Lisapo reste ce combat de pérennisation de l’art de la parole.
“Le Festival Lisapo reste et restera ce combat de pérennisation de l’art de la parole. Il est vrai que Lisapo se réalise dans un contexte financier difficile et ne laisse pas indifférent le ministère de la culture, arts et patrimoines. Nous continuerons à travailler avec les artistes pour promouvoir la culture en appuyant les différentes activités”, peut-on déduire dans l’extrait du discours lu par le directeur de cabinet de la première culturelle de la RD-Congo.
Les conteurs Jovitha Songwa et KPG ont ouvert la balle du festival Lisapo, en offrant au public un spectacle teinté d’une oralité diversifiée et une parcelle d’entrain traditionnel, accompagné d’une fine musicalité.
Après leur spectacle, les deux conteurs se sont livrés à la presse, pour exprimer la satisfaction de la réussite de leur prestation.
“Je suis très heureuse parce que je suis entrain de représenter ma communauté (ndlr Kongo Central). C’est un plaisir pour moi de raconter les histoires de chez moi. Je ne veux pas parler d’une autre personne sans parler de moi-même. J’ai commencé par mes ressources avant de pouvoir exposer les autres. Je suis immensément contente parce que le public a parlé Kikongo. Il y avait toutes les cultures, tribus, mais ils ont tous été réunis autour d’une mukongo qui les faisaient chanter et parler en même temps à Kikongo, après ça fait rire les gens et ils ont compris que c’est leur langue qu’ils devraient normalement maîtriser”, a déclaré Jovitha Songua, la conteuse congolaise, après son spectacle.
Pour KPG, le conteur burkinabè, le lien qui existe entre les peuples, est la parole, bien évidemment les arts d’oralité et du récit, parce que tous les peuples connaissent le conte qui est un outil par excellence d’enseigner ou éduquer les enfants. Donc, le conte préserve la vie et perpétre les traditions orales, identité propre des Africains.
“Je suis très fier de venir en RD-Congo, une terre d’oralité. L’honneur est grandiose pour moi d’avoir partagé sur scène la parole et interagi avec tous les participants, dans ce festival”, a-t-il dit, pour exprimer sa satisfaction d’avoir participé au Festival Lisapo.
Placé sous le thème “L’impulsion”, le Festival Lisapo offre également à tous les artistes conteurs, les ateliers d’initiation, de création, d’orientations, de jeu d’acteurs et tant d’autres. Pour cette année, on note la présence des artistes venus de Kinshasa, Lubumbashi, Matadi, de la République du Congo, du Togo et du Burkina Faso.
La soirée d’ouverture du Festival Lisapo a été soldée par un cocktail musical offert par la talentueuse Sorela Pambu.
Le festival Lisapo poursuit son bonhomme de chemin, dans plusieurs sites à Kinshasa et sa périphérie. Ce plus vieux festival qui, lancé depuis 1995, va se clôturer le 31 mai prochain.
Masand Mafuta