Ce dimanche 13 avril 2025, au terrain Comète sur 24 novembre à Lingwala, le public a répondu massivement présent, lors de la clôture du festival international des arts de la scène « Série 7 ». Cet événement a célébré la créativité et la résilience artistique sous couvert de « Résistance ». Pour la clôture de la première édition, un hommage vivant a été rendu à l’un des grands auteurs du théâtre Kalema Mbuyu, qui a marqué son temps sur la scène artistique congolaise.
Marié à une seule femme et père de plus de deux enfants, Mbuyu a débuté sa carrière théâtrale à Shaba et dans la province du Tanganyika, où il a commencé à travailler dans des écoles religieuses sans penser aux honneurs. Kalema a quitté Kalemie pour revenir à Kinshasa. « Quand je suis revenu à la capitale, je croisais des artistes tels que Shaka et d’autres qui m’ont amené à l’Écurie Maloba. En 1978, j’étais obligé de quitter le groupe car le visionnaire était mort », a-t-il déclaré.

Comment s’est-il retrouvé en écriture théâtrale ?
Après un certain temps, Kalema a constaté qu’il y avait une carence de pièces à jouer. Il a donc décidé de se lancer dans l’écriture pour créer des pièces théâtrales faciles à comprendre et à jouer dans son pays. Parmi ses textes, deux ont été mis en spectacle. Le premier, intitulé “Djagasse”, raconte les réalités de la vie sociale d’un jeune domestique travaillant dans une famille riche. Après avoir voyagé pour gagner sa vie, il rentre chez son patron pour demander en mariage sa fille unique.
« Cette activité met en valeur les artistes congolais, et nous l’avons bien accueillie, surtout moi, en jouant une pièce écrite par l’auteur du théâtre Kalema intitulée Djagasse, dont j’étais la femme du patron. Ce spectacle est pour nous, Congolais ; en continuant ainsi, nous allons aller plus loin », a déclaré Linda Ikwa, artiste comédienne, jouant dans la pièce.

Le second pièce, “Lucifer”, questionne si le mal est l’œuvre du diable ou de l’homme. Elle raconte comment les hommes accusent Lucifer d’être l’auteur de leurs malheurs, tandis que le diable se défend : « Ce texte m’est inspiré de 1990, et je l’ai joué pour la première fois le 6 mars 1991, à une époque où je priais beaucoup. À un moment, j’avais tellement faim que j’ai commencé à beaucoup penser, ce qui m’a permis d’avoir ces idées pour écrire cette pièce », a-t-il ajouté.
Un festival bien accueilli par le public kinois
Pour montrer comment ce festival a été bien accueilli à Kinshasa, Albertine Itela, co-directrice de Série 7, a exprimé son contentement : « Les objectifs ont été atteints malgré toutes les contraintes : tous les spectacles ont pu être présentés, et le public était au rendez-vous, nombreux. La collaboration avec les artistes congolais était très enrichissante ; ne vivant pas ici, ils étaient mes piliers pour être au plus proche de la réalité locale. Ce sont des collaborateurs précieux et des alliés incontournables ; sans eux, pas de festival Série 7. »

Elle a également salué le désir d’apprendre et de s’enrichir professionnellement de la nouvelle génération. Série 7 a été un évènement multidimensionnel qui a promu les arts de la scène dans les rues de Kinshasa.
Durant le festival, il y a eu cinq spectacles de théâtre, cinq spectacles de danse, un spectacle d’humour, une parade de marionnettes géantes et une performance artistiques. Les objectifs étant atteints, place à la prochaine édition avec des programmes innovants pour continuer à promouvoir les arts de la scène en RDC.
Milca Nlandu
Crédits photos : Festival Série 7