À l’occasion de la Journée internationale de la danse, célébrée le 29 avril de chaque année, Meli Sikiaba Lambick transcende l’art à travers une initiative hors du commun, « Éveil ».
« ÉVEIL » est le fruit d’une transformation de ses recherches scéniques en œuvres vivantes et partagées, rassemblant artistes, publics et esprits curieux autour de créations originales. Ce programme a pour objectif de donner chair à l’expérimentation, de traduire la mémoire en mouvement et d’exposer la vitalité de la scène chorégraphique congolaise contemporaine. Il vise à montrer que la danse pense, parle et surtout, dérange les silences.

Pour Lambick, cette initiative aspire à redorer la danse contemporaine tout en éclairant les différentes composantes de la société congolaise :
« La danse contemporaine est un acte de réinvention culturelle. Elle ne cherche pas seulement à représenter, mais à re-questionner les récits hérités, à faire surgir les gestes oubliés, à mettre en lumière les identités multiples et mouvantes qui composent la société congolaise. C’est une réappropriation du corps comme espace d’archive, un outil de résistance contre les récits imposés. Elle porte les voix marginales et reconnecte l’individu à son territoire, à son histoire. C’est un langage qui n’a pas besoin de permission pour exister. »
Le programme « ÉVEIL », par son approche inclusive et organique, agit comme un pont entre les mondes : entre générations, cultures et disciplines. Il décomplexe la danse contemporaine, la sort des théâtres élitistes pour l’ancrer dans le quotidien, ouvrant ainsi des brèches vers une véritable démocratisation de la création chorégraphique.
« L’idée est de créer un écosystème durable où la formation, la création et la diffusion dialoguent sans hiérarchie. Ce n’est pas juste un projet, c’est une utopie en chantier. Nous comptons pérenniser l’élan né avec ÉVEIL et en faire un pilier du développement artistique à Lubumbashi et au-delà. »
Il est important de noter que Lambick est un artiste-entrepreneur basé à Lubumbashi, développant une œuvre multidisciplinaire qui croise danse, texte, image, son et performance. Son langage artistique, à la fois hybride, sensible et insurgé, explore la porosité des formes et des disciplines pour questionner les identités collectives, déconstruire les récits dominants et interroger les héritages postcoloniaux. Depuis ses débuts en 2004 dans un contexte religieux strict, il transforme les résistances sociales en puissance artistique. Pour lui, le corps devient un espace d’archive vivante, un territoire de mémoire.
Cécile MULUMBA