Le Réseau des Journalistes pour la Culture et le Développement Durable (RJCDD) a organisé, du 28 au 30 octobre, un atelier pédagogique dans les installations de l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa. Cette formation a eu pour vocation d’outiller les journalistes culturels participants sur les rudiments de la critique d’art à l’ère de l’intelligence artificielle.
Soutenues par l’Institut Français de Kinshasa et l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa, ces assises s’inscrivent dans la vision du RJCDD qui considère les journalistes culturels comme de véritables catalyseurs et médiateurs dans l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD). Ils sont perçus comme des vecteurs essentiels pour propulser les dimensions économiques, sociales et environnementales de ce développement.

L’initiative visait spécifiquement à : promouvoir une critique d’art qui contribue au développement de la scène artistique , participer à la structuration des ICC congolaises, préparer les journalistes aux exigences du marché de l’information culturelle à l’ère du numérique et de l’IA.
Les échanges ont porté sur des thèmes cruciaux : les enjeux de l’IA dans la critique d’art, la pertinence du regard critique à l’ère numérique, et les nouveaux défis de la culture contemporaine.
À l’issue des travaux, les participants qui ont renforcé leurs compétences en critique d’art, ont pu échanger leurs expériences sur les pratiques du secteur et ont acquis une meilleure maîtrise des outils de l’IA appliqués à leur métier. La réflexion sur les enjeux de la critique d’art dans le contexte culturel de Kinshasa a également été encouragée.

Le RJCDD a annoncé son intention de publier, après la clôture d’un prochain atelier en 2026, un annuaire de trente articles de journalistes axés sur la critique d’art.
Onassis Mutombo, Coordonnateur du RJCDD, a souligné la nécessité de la continuité : » Comme recommandation, nous ne voulons pas que ces ateliers s’arrêtent ici parce que les journalistes doivent être outillés et le développement durable ne s’arrête pas ici. Nous projetons au mois d’avril 2026 que nous puissions organiser d’autres types d’ateliers avec un caractère plus large ».

Il a également désigné l’Académie des Beaux-Arts comme une base essentielle pour les journalistes culturels. Ces derniers ont ainsi un cadre dans lesquels ils peuvent commencer à venir s’exercer afin d’allier les théories apprises à la pratique sur terrain.
Les formateurs et partenaires ont salué l’engagement des participants
Charles Ntumba, journaliste indépendant, critique d’art, enseignant à l’ABA et un des formateurs, a exprimé son optimisme : » J’ai beaucoup de plaisir à entendre des jeunes qui ont axé leurs propos sur l’art, sur la vie journalistique et j’ai compris qu’il y a la volonté d’aller loin, d’aiguiser leurs armes culturelles pour dire un message justement d’affranchissement culturel, de libération de notre peuple ».

Anne Lafont, Directrice d’études EHESS et une autre formatrice, a insisté sur la qualité des interactions : » J’ai beaucoup aimé les joutes oratoires que vous avez eues entre vous. Je remercie les deux personnes qui ont bien voulu partager leurs textes pour qu’on s’exerce à la critique d’art, et cela est le début de la démarche épistémologique ».
La Directrice de l’Institut Français/Halle de la Gombe, Françoise Balais a situé l’initiative dans un cadre plus large : » Ce projet s’inscrit dans notre projet le plus global : construire et co-construire une analyse critique de l’Art contemporain à Kinshasa que nous avons commencé depuis un an ».

Pour Henri Kalama, Directeur Général de l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa, a encouragé la pratique : « On s’améliore toujours. Montrez souvent avant d’écrire. J’écris souvent parce que je lis beaucoup, et quand vous lisez beaucoup, sachez bien que vous avez fait déjà une partie du travail à accomplir « .
Durant trois (3), les participants ont eu une occasion opportune d’acquérir des compétences nouvelles avec des animateurs qui maîtrisent mieux la thématique. Jean Kamba, Patrick Tankama, Professeur Pierre Nsana, Anne Lafont et Charles Ntumba ont chacun d’eux été une valeur ajoutée pour cet atelier qui laisse des empreintes indélébiles dans le background des journalistes culturels.
Porté par le média arts.cd, le RJCDD a été lancé en avril 2022 sous le parrainage de l’UNESCO-RDC, et œuvre pour promouvoir une information objective sur le secteur et pour accompagner l’État congolais dans l’élaboration de politiques culturelles adéquates.
Masand Mafuta
